Après être revenu sur les animes de l’hiver et du printemps 2022, il est temps de clore ce bilan par la seconde moitié de cette belle année. C’est bien de l’été et de l’automne donc il sera question dans cet article, avec beaucoup de belles choses sur lesquelles revenir. Surtout pour la fin d’année qui s’est terminée sur une densité d’excellentes séries assez dingue. Beaucoup de contenus et aussi de bons sentiments à partager dans ce dernier regard sur 2022.

Bonne lecture !

“- Ah ça y est il a sorti la suite de son bilan.
– Quoi ?! Mais on est en MARS.”

Un été génial, même en décalé

Il se trouve que j’aime bien l’humour et donc les comédies en général. De fait, j’étais plutôt séduit par TEPPEN!!!!!!!!!!!!!!! Laughing ’til You Cry, qui propose un « cute girl doing cute things » à la sauce trios comiques. Surtout, ça tombait pile sur la rédaction de mon mémoire où j’avais bien besoin de ce type de contenu pour décompresser. HéLas, les tumultes de la vie (et notamment la mort de Shinzo Abe, en fait), ont reporté la diffusion du second épisode. La raison ? Le fait qu’il semblait peu judicieux de diffuser, quelques jours après qu’un ancien Premier Ministre du Japon soit assassiné par balle, un épisode tournant sur le risque que le Premier Ministre du Japon se fasse assassiner par balle. Ce qui m’a contraint d’attendre la sortie de l’épisode 2 en septembre pour continuer la série, car il était impensable de la continuer dans ces conditions. Au-delà de l’anecdote, l’attente en valait la peine puisque Teppen s’est effectivement révélé être une comédie très solide. Elle s’en sort habilement avec sa large panoplie de 15 personnages, réparties en cinq trios, et que l’on identifie assez rapidement. Il faut dire qu’avec leurs personnalités improbables et bien marquées, c’est dur de rester indifférent. On a, par exemple, les « Célébri-thé », trio de filles de riches avec les abus qui vont avec (elles se font construire un château juste pour être logées). Grande sympathie de ma part également pour les « Envahisseurs », dont la thématique est l’espace et les ovnis. Leurs designs sont plutôt chouettes (notamment les coiffures bicolores) et une de leurs membres n’est pas du tout une véritable Alien. Avec tout ce joyeux petit monde, les possibilités absurdes ne manquent pas et les situations inattendues aux conséquences improbables s’enchainent frénétiquement. Gros kiffe sur l’épisode où les filles reprennent une pièce de théâtre où rien ne se passe comme prévu, entre des costumes totalement hors sujets et un script absolument pas respecté. Ces successions de gags marchent aussi car la série sait assez bien gérer son rythme, ce qui est finalement assez logique vu l’importance du tempo et du sens de la réplique dans les dynamiques de comiques. Il y a une construction un peu théâtrale qui marche de fait plutôt bien, pour des sketchs plus ou moins longs et souvent inventifs (celui dans le bus est assez bien fichu). Si vous appréciez autant que moi l’humour particulièrement stupide, alors vous serez aux anges ici.

12 épisodes – Crunchyroll

Autre comédie que j’ai finalement vu en décalé, Phantom of the Idol dénote déjà par son concept. On y suit la carrière de Yuuya Niyodo, membre du duo d’idol masculin ZINGS, sauf que ce dernier est tout sauf motivé par son travail. À tel point que l’on nous introduit le personnage par…son envie de démissionner. Un protagoniste déjà à contre-courant des séries d’idols, mais le twist qui le remettra en selle est encore plus improbable. Il va rencontrer nulle autre que Asahi Mogami, idole de légende mais surtout fantôme, puisqu’elle est décédée depuis un an. Ce duo improbable va alors s’allier, par une mécanique de « possession » assez simple, pour que Niyodo profite de l’énergie débordante et le talent d’Asahi, tandis qu’elle pourra retrouver les joies de la scène. Cette collaboration se nuancera rapidement, Asahi devenant peu à peu plutôt un « support » à Niyodo, et cherchera plutôt à l’aider à trouver de la motivation dans le travail d’idol. En résulte une chouette dynamique entre les deux, et ce même avec le côté taciturne du protagoniste. Malgré son dégout certain pour l’effort, il va tenter de comprendre au fur et à mesure pourquoi tout le monde s’implique autant dans des choses aussi fatigantes. Une approche romancée de la performance artistique mais qui a le mérite de simplifier sa narration pour assurer la clarté de son propos. La passion et l’envie qu’elle donne pour s’impliquer en quelque chose est régulièrement questionnée par Niyodo, aussi bien de son côté (par son partenaire Yoshino) que de ses fans (et ce qu’ils peuvent bien trouver dans un mollasson comme lui). Une réflexion plutôt juste et liée agréablement à une histoire drôle à suivre, en particulier avec les fans qui sont bien vénères comme il faut. Et j’ai beaucoup apprécié d’entendre Nao Toyama faire une idol-fantôme passionnée, c’était un petit plaisir qui m’avait manqué dernièrement.

10 épisodes – ADN

J’avais déjà eu du mal à me prononcer sur la saison 2 de Love Live! Superstar!! et cela n’a pas vraiment changé depuis. J’ai toujours cette sensation dissonante d’avoir vécu quelque chose d’agréable avec de très bons moments, tout en ayant l’impression que l’écriture s’est effondrée par endroits. Sur ce point, la centralisation de la narration autour de Kanon reste assez difficile à digérer tant cela occulte l’implication des autres personnages dans la vie du groupe. S’il y a bien des évolutions concrètes (par exemple via le conseil étudiant), c’est dommage que cela n’arrive pas à autant se traduire dans l’écriture. Il reste la saison 3 (et sans doute un film) pour, peut-être, revenir donner du sens à tout ça. J’ai du mal à y croire, mais d’un autre côté, l’ensemble du propos de Love Live! Sunshine!! a pris totalement sens dans son film (qui en fait une conclusion extrêmement satisfaisante). Au-delà de ça, il faut tout de même relever les très chouettes nouveaux personnages (Kinako est génialement simple, Natsumi adorablement énervante). L’épisode sur Ren qui devient une gameuse était une idée lumineuse, tandis que Sumire continue d’être le meilleur perso de la franchise par sa classe et sa gentillesse.

13 épisodes – ADN

Dans Lycoris Recoil, j’ai eu droit à un de mes petits plaisirs en matière de fiction avec un mix tranche de vie et série d’action joliment mené. D’un côté, on avait donc cette histoire de milice gouvernementale secrète, les lycoris, qui lutte contre le crime en secret. De l’autre, on suit la petite vie de deux de leurs agentes qui partagent des moments plus innocents quand les criminels se font tranquilles. Chisato et Takino, ces deux camarades, forment un duo somme toute classique (l’une énergique et souriante, l’autre réfléchie et taciturne) mais dont l’alchimie prend extrêmement vite. La seconde est censée apprendre de la première après avoir été rétrogradé suite à une « erreur » lors d’une opération. Mais Takina sera rapidement déstabilisée par l’attitude nonchalante de Chisato, qui est pourtant dépeinte comme la meilleure lycoris en service. Une déconvenue qui laissera progressivement la place à une curiosité pour ses méthodes inhabituelles, comme de ne tuer personne, et à une profonde amitié (enfin les très bonnes amies en japanimation, vous connaissez). Tout ça passera aussi bien par des moments doux, comme une virée shopping ou une balade en ville dans le cadre d’une mission. Ainsi que par leurs interactions qui feront naître cette belle alchimie, avec une évolution nette et rapide de Takina après seulement quelques épisodes. C’était assez chouette de la voir s’ouvrir peu à peu et reprendre confiance en elle par rapport à un organisme — au concept déjà discutable — qui traite assez durement ses agents. Pour l’action, c’est aussi savoureux avec des séquences proprement animées et surtout très bien chorégraphiées. Les affrontements proposent souvent de bonnes idées de mise en scène pour apporter du dynamisme dans les gun fights, surtout avec Chisato qui n’hésite pas à aller au corps à corps puisqu’elle utilise des balles en caoutchouc (pour ne pas tuer, mais ça doit quand même faire sacrément mal). De quoi donner un petit air de John Wick à la série, ce qui n’est sans doute pas un hasard vu le nombre de références régulières à des films d’action cultes. Il y a aussi quelques ratés, comme l’utilisation plutôt hasardeuse de Majima dans le scénario qui frôle un peu trop le premier degré pour un méchant edgy. Maintenant, vu qu’une suite a déjà été annoncée, je suis curieux de voir quelles aventures la série proposera dorénavant. En espérant qu’elle conserve ce savoureux mélange de tranche de vie d’action qui m’a fait autant l’apprécier. Et aussi une prod moins chaotique, mais là je rêve sans doute trop.

13 épisodes – Crunchyroll

Pour être franc, j’étais assez tiède face à l’annonce de Cyberpunk Edgerunners. Et ce malgré la présence d’un de mes réalisateurs préférés, Hiroyuki Imaishi, monsieur Gurren Lagann et Trigger, car l’idée de le voir sur une adaptation de jeu vidéo m’enchanter guère. Mais quand les premiers retours particulièrement emballés sont apparus sur ma TL Twitter, j’ai fini par céder à la curiosité et oh bordel que j’ai bien fait. C’était très bien. Vraiment très très bien. On est bien plongé dans la ville de Night City tirée du jeu Cyberpunk 2077 et qui prend place dans un univers dystopique où la technologie est omniprésente, des mégacorpos régissent tout, Macron a passé l’âge de la retraite à 108 ans, bref c’est un beau monde de merde et de galères où tout le monde tente plus d’y survivre qu’autre chose. L’histoire nous fait suivre ici David, un jeune garçon qui rejoindra une bande de edgerunners après la perte de sa mère. Il y fera tout de même de belles rencontres, en particulier Lucy et Maine. Finalement, le scénario a pas mal de libertés et n’a comme réelle exigence que de reposer sur l’univers du jeu, auquel le style nerveux et bourrin d’Imaishi s’acclimate parfaitement. En 10 épisodes, la série gère merveilleusement bien son rythme pour prendre le temps de nous attacher à ses personnages malgré le chaos ambiant dans lequel ils évoluent. On enchaine des séquences intenses en action et en émotion, parfois presque angoissantes, pour terminer par une discussion posée autour du feu. Et c’est finalement une production qui sera significative dans la filmographie d’Imaishi tant elle propose un nouveau regard sur certaines de ses thématiques de cœur. C’est un visionnage qui prend aux tripes, et propose une histoire profondément mélancolique sur des personnes qui tentent de s’accomplir en tant qu’individus, malgré l’univers hostile auquel ils doivent faire face. Petit big up au thème « I Really Want to Stay At Your House » repris du jeu et merveilleusement bien utilisé par la série.

10 épisodes – Netflix

Automne — Unique et flamboyant

Comme souvent, l’automne était une saison blindée. Mais celle-ci s’est démarquée par sa concentration assez forte en séries outrageusement qualitatives. Et je dis ça alors que j’ai manqué le train Chainsaw Man, malgré les qualités indéniables (et très discutées) de son adaptation.

Débutant par des séries plus modestes mais qui n’en restent pas moins sympathiques pour la plupart. I’m the Villainess, So I’m Taming the Final Boss état ainsi un chouette « Bakarina-like », sauf qu’ici la protag’ n’est pas gloutonne ni stupide, mais téméraire et réfléchie. Elle sait aussi se montrer attachante par sa malice plutôt bienveillante et ses interactions plutôt tendres avec le Roi-Démon qu’elle tente de séduire. La série se suivait tranquillement malgré une narration effrénée (l’épisode 4 pouvait à lui seul être une conclusion convenable). Néanmoins, ça ne m’a pas dérange plus que ça dans mon expérience, et j’ai plutôt apprécié dans voir plus de la série. Surtout pour son second arc, plutôt fun et héroïque (et des canards) où la protagoniste doit infiltrer une école misogyne en se déguisant en homme. Mes seuls regrets seront une réalisation qui ne semblait jamais vraiment y croire, comme si elle se contentait d’avoir l’air vaguement dramatique dans les moment-clés. Dommage vu la jolie direction artistique qu’il y avait à côté, entre ses tons pastels et ses teintes de rouge/violet qui s’estompent passées le premier arc. Le second étant une révélation d’importance faite au milieu de la série qui aurait mérité approfondissement (son usage dans l’arc final restant assez maigre). Malgré ces quelques faiblesses, c’était plaisant à suivre, ne serait-ce pour le caractère impétueux de son héroïne.

12 épisodes – Crunchyroll

Autre série modeste de l’automne, Management of a Novice Alchemist m’aura laissé un gout autrement plus amer en bouche. C’est sa proximité philosophique très proche des jeux Atelier qui m’avait attiré, à savoir de la fantasy tranquille avec des filles mignonnes qui font des trucs d’alchimistes. Je suis plutôt bon client du genre et sur le papier, je n’en attendais guère plus. Même sa production relativement faible ne m’ennuyait pas. Surtout qu’il y avait certaines séquences d’action étonnamment convaincantes et le chara design était joliment mignon (pour peu que l’on regardait pas en dehors du groupe principal), donc on ne mangeait pas si mal niveau visuel. Globalement, l’histoire s’est aussi bien tenue donc, enchainant des péripéties de cueillettes plus ou moins aventureuses — souvent assez tranquilles — et des tranches de vie peinardes dans la boutique de la mc. Mon seul bémol tient juste en un seul passage, durant lequel celle-ci fait un choix plus que moralement douteux qui trahit probablement ses intentions de vote pour LR. Un moment assez lunaire où l’héroïne se retrouve face à des bandits et décide que l’approche la plus appropriée est de les…tuer. Le tout appuyé par un joyeux flashback où son père lui expliquait (alors qu’elle avait genre 7-8 ans max) que les bandits ce sont des méchants et qu’il faut s’en débarrasser quand on les croise pour éviter qu’il refasse du mal ailleurs. Une forme de justice autoappliquée en somme, qui m’a soudainement sorti de la série. C’est d’autant plus dérangeant que l’on est dans un titre par nature assez chill, les épisodes de violence de cet acabit passent donc rarement inaperçus. Mais surtout, c’est bien l’une des rares (et peut-être la plus appuyée) morale exposée dans la série. Par conséquent, avoir quelque chose d’aussi douteux, ça le fait plutôt mal.

12 épisodes – ADN

Dernière série sympathique avec My Master Has No Tail. Je vais être assez rapide sur celle-là puisque je ne l’ai toujours pas terminée à l’heure actuelle. Et aussi, car je n’ai pas tant à dire dessus. Avoir une série sur le rakugo est une chouette chose, et même si on n’est pas sur une représentation aussi travaillée qu’avec Le Rakugo ou la Vie, la démarche reste appréciable. Encore plus quand tu as la rigolote voix de Mao dans ton casting, mais aussi une Hibiku Yamamura qui propose de belles performances. Les deux interprètent respectivement la protagoniste, une tanuki désireuse d’apprendre le rakugo, et sa maitre, une esprit renarde et grand nom de la discipline. On découvrira en pêle-mêle d’autres personnages, comme une autre apprentie ou une musicienne aveugle, qui permettront d’en apprendre plus sur la vie d’un théâtre de rakugo. Dans ce domaine, on apprécie également les petits épilogues explicatifs aussi bien sur les pièces évoquées dans un épisode que sur les méthodes du rakugo. Une série colorée et didactique qui se laisse agréablement suivre.

12 épisodes – ADN

Je témoignais déjà d’un certain enthousiasme pour Akiba Maid War dans ma mini review sur Instagram (l’occasion de vous inviter de m’y suivre1), ce qui n’a pas bougé depuis. Le concept est limpide : « c’est une histoire de yakuzas mais avec des maids ». Une lucidité qui se remarquera également dans son exécution très bien menée, tant elle va aller jusqu’au bout de son délire. L’ambiance film noir est entretenue par le côté rétro du titre qui se déroule dans les années 90, une période qui, hélas, peut maintenant prétendre à une esthétique vintage. Il y a aussi l’exploration de certains thèmes interessants, comme le besoin d’interroger le bon fondement d’une industrie que l’on apprécie mais qui repose sur un fonctionnement destructeur. Le syndicalisme est même étonnamment évoqué par la série, ce qui est toujours plutôt ironique — mais important — de la part d’un anime. Un amour aussi du concept jusqu’au boutiste qui finit par nous faire prendre la blague au sérieux. Ce qui marche assez bien étant donné que l’histoire, assez classique pour le genre, est efficacement racontée avec ses moments dramatiques, ses retournements et ses éclats. Toujours avec une touche d’improbabilité fun à voir.

12 épisodes – Crunchyroll

Autre titre au délire bien assumé, Romantic Killer est aussi une prod Netflix qui aura réussi à ne pas passer totalement inaperçu. Un titre qui se veut comme une « anti-romcom » en affichant une « anti-héroïne » de l’amour. Sa protagoniste, Anzu, préfère en effet les jeux vidéos, le chocolat et son chat à la recherche de l’être aimé. Une indifférence mise à mal quand elle sera privée de ces 3 plaisirs par un magicien aussi agaçant que petit. Avec un projet simple : si elle veut retrouver ses loisirs, elle devra tomber amoureuse. Et comme notre protagoniste est têtue, cette mandarine magique usera de malices en transformant la vie d’Anzu en otome game. Elle sera confrontée quotidiennement à des beaux gosses par les situations les plus improbables au monde (dégâts des eaux obligeant l’un à vivre chez elle, un « accident » de voiture tout sauf imprévu…). Un postulat très Shinzo Abe-core dans l’esprit, et qui m’avait provoqué quelques retenues au départ. Parce que l’idée de forcer une meuf à se mettre en couple, tout en la privant de ses 3 sources primaires de bonheur, est particulièrement vicieux. Heureusement, Anzu a un caractère très bien trempé qui lui permettra de faire front aux assauts de clichés qui s’abattront sur elle. Aussi, l’objectif de cette entreprise sera petit à petit nuancé au fil des épisodes, allant plus loin que juste du forcing pour se mettre en couple. Néanmoins, je trouve que la série exploite finalement assez mal son concept. Passé la surprise du début, on se retrouve rapidement avec une comédie romantique somme toute classique, avec pas mal de caractère et de bonnes vannes. L’absurdité des situations imposées à Anzu fait rire mais, passer la blague, ça ne va guère loin dans le côté disruptif. Son mérite tient surtout à balancer des immenses clichés de romcom avec la subtilité d’un camion benne roulant à 200 km/h sur l’autoroute. La série raconte tout de même de belles choses sur l’amour, donc, mais aussi les relations hommes/femmes. Elle se paye même un virage plutôt sombre sur son dernier tiers qui m’a pas mal surpris. C’était chouette, mais ouah, prévenez un peu avant quand même svp. À noter la très bonne énergie comique de la série, entre sa protagoniste déterminée à rester célibataire coûte que coûte et les nombreux gags visuellement portés avec intensité. Une bonne expérience, au final, avec un discours plus sage que ce l’on pouvait craindre.

12 épisodes – Netflix

On a aussi été béni par une troisième et ultime saison de Mob Psycho 100. On reste sur cette histoire assez décalée de collégien aux pouvoirs psychiques surpuissants mais dont le principal souci est de chercher quel genre de personne il est. Alors que les évènements de la seconde saison avaient déjà des airs de conclusion, cette suite termine d’explorer les interrogations et craintes de Mob sur sa propre identité. Et cette fois, c’est au travers de différents antagonistes aux allures surprenantes que Mob sera confronté à ses démons. C’est presque insolent de voir comment la série nous a habitué à être exceptionnelle, alors que réussir un pareil sans-faute sur 3 saisons consécutives n’est clairement pas donné à tout le monde. L’adaptation portée par Yuzuru Tachikawa et le meilleur de Bones est là encore parvenue à proposer des mises en scène ambitieuses et des séquences d’animations complètement dingues. Savoir que le monsieur s’occupe du 26ᵉ film de Détective Conan m’emplît de joie, surtout après avoir vu son superbe travail pour le 22. Ça reste tout de même assez triste de quitter une si belle série après tant d’années. Mais elle nous laisse sur une merveilleuse bonne note, avec un final non seulement grandiose visuellement mais surtout proposant une conclusion extrêmement satisfaisante. Prenez juste garde à ne pas oublier vos amis dans un vaisseau alien, et ayez confiance au wholesome de Mob. Good job garçon, merci pour ces années en ta compagnie !

12 épisodes – Crunchyroll

Dans la catégorie douceurs automnales, Do It Yourself!! est probablement ce qui se faisait de mieux durant cette saison. Petit anime tranquille autour du bricolage et de la philosophie du « do it yourself », la série repose sur la formule largement éprouvée du club lycéen à thématique. Dans celui-ci viendront s’épanouir plusieurs jeunes filles désireuses d’exprimer leur créativité, ou simplement car bricoler des trucs soi-même, c’est chouette. On retiendra surtout Serufu Yua (qui forme un homonyme de « Your self », donc) pleine d’imagination et d’enthousiasme, mais maladivement maladroite (au point que l’infirmière du lycée est sa pote). Ainsi que Miku Suride, aka Pudding/Purin, qui est une tsundere joliment doublée par Kana Ichinose (la voix des tsundere ère 2020, j’annonce). C’est aussi une machine à pout, ce qu’elle fait littéralement une fois par épisode minimum (et c’est génial). De joyeux personnages, qui vont former un chaleureux groupe dans leurs démarches de bricolage maison. La série ne se limite d’ailleurs pas seulement au côté « bricoler soi-même » mais aussi un aspect plus malin, comme privilégié la récupération pour les matières premières. Il s’en dégage un vrai amour de la pratique, ce qui se voit dans la minutie avec laquelle sont animées les nombreuses séquences de bidouilles, des mains aux outils. Enfin, il y a tout ce ton pastel dans les visuels rend la série particulièrement douce à voir, et même contemplative tant certains épisodes s’y prêtent bien (comme celui à la plage). Ça fourmille également de détails sympathiques, comme le fait que la série semble se passer dans un futur proche où beaucoup de technologies avancées se sont démocratisées (on voit des drones circuler en ville, Pudding est accompagnée d’un robot-pieuvre « majordome »). Ça vient accentuer le côté fait-main du DIY mais aussi ses qualités malgré qu’il soit bien plus rudimentaire. Et plutôt que de porter une opposition « anciennes vs nouvelles méthodes » (une voie que je pensais que la série prendrait), on privilégie ici la valorisation de la diversité des manières. Dans le genre iyashikei thématique, Do It Yourself!! ne révolutionne rien mais reste brillamment réalisé. Et je ne peux pas conclure sans vous renvoyer vers son ending merveilleusement doux et apaisant.

12 épisodes – Crunchyroll

On termine ce bilan par Bocchi The Rock!, qui fut clairement une des plus brillantes séries de l’année, et le fait que ce soit une adaptation de Kirara m’enchante au plus haut point. Certes, c’est « encore » un Kirara portant sur une protagoniste introvertie qui parviendra à s’ouvrir aux autres grâce à ses nouvelles amies, le tout autour d’une thématique précise (ici le rock). Alors déjà je ne sais pas ce qu’avait le moi d’avant la diffusion à se vouloir réservé face à un tel synopsis alors que ça reste un genre efficace (et qui a tendance à me plaire). Surtout que la série le fait extrêmement bien. L’introversion maladive de sa protagoniste, Bocchi, est particulièrement bien retranscrite par ses réactions qui témoignent d’un aspect tout de même assez réaliste de la chose. N’importe qui ayant un minimum d’anxiété sociale se retrouvera dans son comportement et les attitudes, souvent inattendues voire étranges, qu’elle adoptera pour éviter l’enfer que sont les interactions sociales (chez moi ça a souvent visé bien juste en tout cas). C’est fait sans tomber dans la moquerie, malgré les évidentes exagérations de certaines situations (genre Bocchi qui MEURT 2 ou 3 fois car la sociabilité c’est trop dur). On n’est pas dans le ton doux d’un Hitoribocchi no Marumaruseikatsu (qui est une très très grosse reco de ma part) mais plus dans de l’absurde surréaliste qui n’hésite pas à partir tous azimuts. Une vision portée avec brio par une mise en scène incroyablement créative, n’hésitant pas à jouer avec les médiums (prise de vue réelle, 3D, stop-motions…) pour diversifier sa manière d’illustrer les angoisses de Bocchi. Je suis, par exemple, très fan de la courte vidéo du ballon qui explose, c’est tellement efficace pour représenter le cerveau de la pauvre Bocchi qui fait « pschit » d’un coup. Et c’est cette inventivité visuelle qui aura rendu la série si unique, même dans sa manière d’aborder une thématique aussi « convenue ». Chaque nouvel épisode était l’occasion de découvrir quelles nouvelles idées les animateurs avaient trouvé pour les péripéties musicales de notre brave introvertie. Du POV, des angles de caméras inventifs, des chara designs qui se décomposent (littéralement), de faux crédits et une fausse endcard, une séquence de Kaiju… C’était grisant de voir autant d’envie à traduire avec autant de variété de l’anxiété sociale. Voir une telle production est un peu miraculeux dans une industrie au fonctionnement hostile pour l’existence de projets aussi ambitieux. Un immense bravo à Kerorira et à l’ensemble du staff de la série pour toute la passion qu’ils ont mise dans sa conception et qui a donné autant de beaux moments. Mention également pour les nombreuses très bonnes musiques composées pour le groupe fictif de la série, que ce soit les inserts song (That Band et If I could be a constellation particulièrement) ou les endings. On espère maintenant une saison 2, même si ça ne sera pas pour tout de suite. Avec l’envie de replonger dans cette folie créative qui nous emmènera voir jusqu’où sera capable d’aller Bocchi dans son groupe, dans la vie. Et dans le rock.

12 épisodes – Crunchyroll


Voilà, ce bilan est – enfin – terminé. Donc ouais faudra que j’y réfléchisse à 2 fois à l’avenir avant de m’engager dans de gros articles du genre sur un simple coup de tête « parce que je vois ceux des autres ça me donne envie de le faire aussi ». Mais c’était sympa à faire. Crevant mais sympa. Maintenant je vais me rencontrer sur mes articles transmédia, surtout que l’on arrive bientôt à la fin de cette première série tirée de mes mémoires de socio. Et aussi de me lancer dans d’autres articles qui seront, je l’espère, moins…chronophages ? On va essayer en tout cas. Je prépare aussi pas mal de trucs pour les réseaux sociaux, notamment mon Instagram où je m’amuse beaucoup pour fuir le chaos de Twitter. Mastodon existe aussi même s’il se cantonne trop à un doublon, mais au moins vous y avez le même contenu que sur mon Twitter. Et je suis assez content de voir que 2023 est pour l’instant très dynamique pour le blog, ça fait longtemps que je n’avais pas autant écrit aussi régulièrement par ici (même si le chômage y est pour beaucoup) ! Bref, ça sera tout pour moi aujourd’hui. Prenez soin de vous et on se trouve à une prochaine fois pour de nouveaux articles, probablement sur d’autres weeberies


  1. J’y suis désormais pas mal actif et je le privilégie pas mal pour « remplacer » Twitter qui est de plus en plus naze à utiliser. Je m’y amuse pas mal à faire des visuels et j’ai encore pas mal d’idées à mettre en place là-bas. Donc ouaip, venez donc o/ ↩︎


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