12 épisodes | Sunrise | ADN

La suite des aventures de Liella et ses idoles lycéennes qui vont encore essayer de remporter le Love Live. Désormais en deuxième année, le groupe se voit confronter à la question de leur évolution et du recrutement de nouveaux membres…

C’est au sein d’un été particulièrement léger en animes que j’ai pu profiter du retour de Love Live! Superstar!! avec sa seconde saison. Des retrouvailles attendues avec un mélange d’enthousiasme et d’appréhension. Un sentiment particulier que j’avais déjà ressenti pour les suites de Princess Connect! Re:Dive et de Machikado Mazoku, pour un résultat absolument merveilleux à chaque fois (en particulier pour le premier). Mais là, on parle de Love Live, une série capable du meilleur comme du pire simultanément, restreinte par des tropes parfois malvenus mais portée par d’excellents personnages, entre autres.

Dans cette suite, on pouvait déjà partir à reculons suite à l’annonce de quatre nouveaux membres pour Liella. L’idée est simple : nos cinq héroïnes sont désormais en deuxième année et seront rejointes par quatre nouvelles premières années (des « kouhai » pleines d’admiration pour leurs « senpai », au plus grand plaisir de Kanon). La nouvelle avait été accueillie assez froidement par les fans, et j’avais aussi quelques réserves tant la 1ʳᵉ saison avait construit une excellente dynamique au sein du groupe. Mais il faut reconnaitre que cet ajout n’était absolument pas une mauvaise chose, avec une dynamique de « senpai-kouhai » qui sera bien menée tout le long. L’accent mis sur la différence de niveau entre les 5 membres « originels » et les nouveaux était à la fois un traitement réaliste du groupe, mais aussi une manière d’interroger ce qu’est Liella. Est-ce un groupe qui cherche la victoire à tout prix, aux dépens des autres ? Un équilibre à trouver entre volonté de gagner et besoin de rester accessible, afin d’y parvenir sans laisser certaines sur le côté.

Peu importe le lieu et l’heure, Shibuya Kanon est toujours prête à résoudre tous vos conflits narratifs

Un fil rouge intéressant à développer dans cette suite, du moins sur le papier. Parce que dans l’exécution, les choses seront plus nuancées. Ce n’est pas un raté, mais disons que cette saison 2 souffle volontiers le chaud et le froid. Par exemple, l’idée d’ajouter un nouveau personnage antagoniste au groupe avec Wien Margaret n’était pas foncièrement une mauvaise idée. Tandis que Liella tente de s’accomplir par sa pluralité, Wein incarne une vision bien plus individualiste. Malheureusement, le concept du personnage ne sera pas pleinement exploité, faute à un développement suffisant. Un reproche qui revient à plusieurs reprises quand il s’agit de pointer ce qui ne va pas avec l’écriture de certaines parties l’intrigue. L’introduction de Natsumi « CEO » Onitsuka, personnage génialement énervant, faisait précipitée bien qu’elle se déroule sur deux épisodes. Dommage tant il y avait à faire avec son aigreur cupide, radicalement opposée à la candeur rêveuse qui anime habituellement les protagonistes. Autre souci, c’est l’omniprésence absurde de Kanon. Alors oui, c’est la meneuse du groupe, mais ce n’est pas une raison pour l’utiliser pour tout et n’importe quoi. L’introduction de Natsumi est là encore assez parlante, puisque Kinako aurait très bien pu remplir le rôle de celle faisant lui rejoindre le groupe. En ressort un côté un peu trop mécanique, où tout sera résolu par Kanon qui viendra parler à la personne concernée. Dieu merci Chisato l’a retenue de faire la même dans le merveilleux épisode 9. Celui-ci qui rattrape presque à lui seul (ainsi que certaines scènes dans le dernier épisode) le bullying constant de Keke envers Sumire. Là, on a clairement perdu en nuances par rapport à la première saison, passant de chamailleries rigolotes à du harcèlement (au point que c’était étonnant de voir Sumire pouvoir en placer une sans se faire descendre derrière).

Même avec un chapeau bizarre, Sumire reste la plus cool

Bref, cette saison 2 de Superstar a manqué cruellement de subtilité et a difficilement proposé des histoires convaincantes et denses malgré toujours de très bonnes idées de base. Ça me chagrine un peu de descendre autant la série alors que je l’adore malgré ces défauts, et parce qu’elle a aussi ses qualités.

Visuellement déjà, on reste sur les acquis de la première saison : des décors sublimes, une réalisation maitrisée appuyée par une composition malicieuse et des scènes de concerts mêlant animation 2D et CGI de manière impressionnante1. Le changement de character design — maintenant assuré par Atsushi Saito, un ancien de KyoAni — reste plaisant avec des designs qui font plus sages. Il est aussi agréable de voir de nouveaux membres s’ajouter au groupe, apportant de nouvelles dynamiques entre les personnages (et vive Kinako !). Mener le lien entre les 1ʳᵉˢ et 2ᵈᵉˢ années par le partage des activités du groupe (Kanon/Kinako pour l’écriture des paroles, Ren/Mei pour la composition, Chisato/Shiki pour la chorégraphie…)2 était une idée efficacement menée. Puis il y a ce fabuleux épisode 7 centré sur Ren qui devient une gameuse addict, proposant une histoire purement fun et attachante.

Même le nombre de bornes d’arcade chez Ren fait aucun sens, c’est génial tout ce chaos comique

À vrai dire, si je retiens autant les défauts de la série, c’est que je vois parfaitement ce qu’elle veut accomplir à chaque fois et que dans le fond, ça marche. Alors, ça devient particulièrement frustrant à voir. Un peu comme si quelqu’un cuisinait un gâteau à partir d’une super recette, mais rendait quelque chose de moyen parce que bordel il n’a pas assez monté les blancs en neige.

Mais cette frustration témoigne avant tout d’un vrai potentiel dans la série, même s’il est mal exploité. L’aventure reste tout de même belle, surtout en compagnie de tels personnages. C’est simplement dommage de se contenter du bon quand on peut avoir de l’excellent. Reste à voir ce que proposera la saison 3 d’ores et déjà annoncée, d’autant que c’est un peu le flou pour du Love Live à ce stade (normalement les séries se concluent avec un film). Si le dénouement final semble plutôt entendu, c’est néanmoins l’occasion de surprendre. Je ne demande que ça3.


  1. Même si je préfère toujours l’audace et l’inventivité des concerts de Nijigasaki, mais là c’est comparé l’excellent au très bon ↩︎
  2. Keke-Sumire/Natsumi pour… supporter la dynamique chelou entre ces deux-là, je sais pas trop ↩︎
  3. Et aussi une dynamique plus saine entre Keke et Sumire, et pourquoi pas une conclusion positive à leur ship parce que quand même elles sont sacrèment copines en vrai et- ↩︎


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