L’année dernière, dans le Point Otaku 23, je faisais brièvement un bilant de cette chronique/série d’article/appelez ça comme vous le voulez. J’étais assez content de moi et comme le format avait grandement évolué (du moins sur le fond), j’avais hâte d’être en 2016 pour repartir de plus belle. AH. Quelle naïveté. La vie n’est pas un long fleuve tranquille n’est-ce pas ?

Le bilan de 2016, il est un peu décevant par rapport à 2015 quand même. Des PO, j’en aurais sorti seulement quatre (en comptant celui-ci) par rapport aux huit l’an passé. Et le dernier sorti date de…mai, il y a donc plus de six mois. Bon, il faut savoir qu’à la base ma formidable liste de 114 waifus (paye ton harem) devait être un PO. M’enfin je regrette pas, c’était marrant et j’ai pu écrire un énorme pavé sur Chiya alors que c’était pas gagné.

Tout cela pour nous amener à ce Point Otaku final de l’année 2016. Et comme l’an passé, je vais revenir sur les différentes œuvres qui m’auront le plus marqué au cours de cette année.

Visuel – Cowboy Bebop : Knockin’ on Heaven’s Door

J’adore Cowboy Bebop, c’est pas un secret. Et pourtant, plus d’un an après avoir terminé la série, je n’avais toujours pas vu le film. Mais maintenant c’est fait. Et tant mieux parce que c’était, ça n’étonnera personne, vraiment très très cool.

Naviguant toujours entre plusieurs esthétiques, l’univers du film est un savant mélange entre métropoles américaines (notamment San Francisco) et quartiers marocains. Sans oublier l’ambiance habituelle de la série, faite de blues et de jazz sur fond de film noir. Cowboy Bebop : Knockin’ on Heaven’s Door reste toujours cet amas assez improbable d’univers divers mais la magie de Shinichiro Watanabe, son génial réalisateur, fait que tout s’imbrique parfaitement ensemble. Voir Spike déambuler d’une ambiance à une autre, le tout avec une cohésion impressionnante, reste un pur régal. L’animation est aussi au top, que ce soit pour les combats à main nue ou les courses poursuites aériennes.

Le film se démarque de la série par un aspect plus sombre. Au niveau des couleurs, d’abord, mais aussi de l’histoire qui traite de terrorisme et de thématiques plus obscures. Vincent Volaju, l’antagoniste du long-métrage, est un bad guy mélancolique extrêmement charismatique, à la fois pour son design et son background. Quant à Spike, il continue de transpirer la classe sur chaque plan mais vu le personnage ce n’est pas étonnant. Le reste de l’équipage du Bebop (Jet, Faye, Ed et Ein) reste pas mal en retrait et c’est un peu dommage. Il y a aussi Electra Ovilo, l’acolyte de Spike pour le film qui était sympa mais un peu trop anecdotique à mes yeux.

Cowboy Bebop : Knockin’ on Heaven’s Door, c’est en gros « un très bon épisode de la série mais qui dure deux heures » (pour reprendre la façon dont un ami m’avait vendu le film). Et c’est cool. Très cool même parce que j’ai retrouvé toutes les caractéristiques qui font de Cowboy Bebop une œuvre à part. Impossible donc pour moi de ne pas avoir le coup de foudre pour ce film.

Source : Sakugabooru

Soundtrack – Joshiraku (OP/ED)

Pour le fan de moe que je suis, Joshiraku fut un vrai bon délire. La série est à l’origine un manga écrit par Koji Kumeta (à qui on doit l’excellent et très drôle Sayonara Zetsubou Sensei) et dessiné par Yasu (qui a notamment travaillé sur Toradora). Et je parle ici de l’adaptation en anime par JC Staff en 2012 (j’aurais bien lu le manga mais il est juste introuvable en scan donc je pleure très fort intérieurement).

Joshiraku est, comme elle se présente d’entrée de jeu, une série qui invite le spectateur de profiter de leur caractère mignon. Un Cute Girl Doing Cute Things en somme. SAUF QUE tout se fait de manière complètement déjantée, avec un aspect parodique très présent. On retrouve ainsi l’aspect complètement aléatoire des dialogues et situations qu’il y avait déjà dans Sayonara Zetsubou Sensei. Ça part dans tous les sens, sur tous les sujets et sans aucune limite. Dans mes gags préférés, il y a toute la réflexion sur le fait qu’elles sont cinq et non quatre, alors que quatre c’est tellement mieux ! Ou encore la venue d’une sorte de Dieu-Lapin-Démoniaque qui les réduit ridiculement à l’esclavage. Au passage je l’ai pas précisé mais les cinq filles du groupe principal sont des actrices de rakugo, une forme de théâtre humoristique japonais1. Toujours sur la parodie, le caractère de Kigurumi est lui aussi très drôle. Et même la grosse relou qui se ramène à 2-3 épisodes de la fin était, dans un sens, vachement drôle.

Et je parle beaucoup de l’aspect parodie de série moe mais Joshiraku reste surtout très drôle pour ses dialogues ultra rapides et fous. En partant de rien, la série part tout de même sur de gros délires comme le sens du timing de Mari qui est affreux.

Enfin, les opening et ending de la série sont vraiment top. L’opening est très dynamique avec une chanson très sympathique et rigolote, bien à l’image de la série. J’aime beaucoup mais mon gros coup de cour va vraiment sur l’ending. Voir les versions chibi des personages dansant sur un thème ultra entrainant est méga addictif. Vous voulez me faire danser ? Mettez cet ending et je serai direct lancé.

Personnage – Shirobako

Shirobako est la seule série dont j’ai déjà parlé dans un précédent article (ma critique) mais dont je reparle ici. Je me le permets parce que cette série fut vraiment un de mes plus gros coup de coeur de cette année.

Dans ce tranche de vie mettant en scène le studio d’animation Musashino Animation, on suit une panoplie de personnages ayant chacun leur propre personnalité, passé, rêves etc. Et la qualité de leur écriture est un élément majeur à la réussite de la série où je suis jusqu’à aller me prendre d’affection pour Taro. Et c’est ce caractère qui donne une dimension particulièrement humaine de l’histoire de Shirobako. C’est une série qui possède une véritable âme, et à un niveau assez rare. Tout se fait dans une certaine sobriété. Et c’est aussi ce qui rend le tout si beau.

Et s’il y avait autant d’humanité, c’est avant tout parce que c’était une série réalisée avec passion. P.A. Works a vraiment réalisé un énorme travail dessus. Et ça se comprend, la série étant un peu une représentation d’eux-même. Ils ont représenté le quotidien d’un studio d’animation mais pas seulement sur l’aspect informatif. Ils y ont inclus tout ce qui s’y rattache, les peines, les plaisirs, les incertitudes mais sans délaisser une passion qui montre avant l’amour des personnages pour leur travail.

Le portrait que dresse Shirobako d’un studio d’animation est ainsi des plus réalistes. La vision que j’en avais a grandement changé depuis mon visionnage. D’une part pour l’aspect ludique qui m’aura appris pleins de choses sur le fonctionnement d’un studio (et ce à tous les niveaux). Mais avant tout pour la mentalité du milieu. Musashino Animation est un studio d’animation assez lambda, avec des employés pleins de doutes sur l’avenir, une surcharge de travail pour un emploi du temps toujours plus serré et une situation économique des moins reluisantes. Un studio d’animation de nos jours en somme. Mais pourtant Shirobako ne fait pas dans le pessimisme et montre au contraire que la passion est brulante là-bas. Et c’est ça qui est beau.

Manga – Inio Asano

Au niveau manga, mon année 2016 fut clairement sous le signe d’Inio Asano. Après avoir commencé par l’excellent Solanin (dont je parle plus en détail ici), j’ai enchainé par La Fille de la Plage un mois plus tard (et dont j’ai parlé dans le numéro 17 de Mag’Zine). J’ai ensuite enchainé sur Un Monde Formidable et l’inévitable Bonne Nuit Punpun. Et enfin, j’ai terminé par La Fin du monde, avant le lever du jour et Le Quartier de la lumière. Et maintenant je suis la publication française de sa dernière oeuvre, Dead Dead Demon’s Dededededestruction. Tout le long de l’année j’ai lu du Asano et c’est pas plus mal, surtout que j’ai lu tout ce qui est édité de lui en France (sauf Le champ de l’arc en ciel qui n’est malheureusement plus édité). Me restera donc à me tourner vers ses autres productions non-éditées, ce qui promet d’être assez difficile.

Ce que j’ai préféré chez l’auteur, c’est sa manière de raconter de petites histoires, simples mais fortes, qui s’entremêlent discernements. À ce jeu, ce sont Un Monde Formidable, La Fin du monde, avant le lever du jour et Le Quartier de la lumière qui incarnent le mieux ce que j’aime chez Asano. Ces recueils d’histoires courtes, subtilement entremêlées les unes aux autres, le tout avec une ambiance mêlant mélancolie et optimisme. C’est aussi cette ambiance si particulière que j’ai beaucoup aimé dans ces oeuvres. On la retrouve bien dans ses oeuvres plus récentes mais la saveur n’est pas la même du fait de leur format long. L’unicité de chaque chapitre, du fait qu’ils mettent en scène un ou des personnages différents à chaque fois importe énormément pour moi. J’ai beaucoup aimé les chapitres “Monsieur l’ours de la forêt” (Un Monde Formidable), “Home” (Le Quartier de la lumière) et “4:30 PM, Sunday//6:30, Afternoon, Sunday” (La Fin du monde, avant le lever du jour). D’ailleurs, concernant Le Quartier de la lumière, j’ai beaucoup aimé le fait que toute l’histoire se déroule dans un seul et même quartier.

Avec ses oeuvres, Inio Asano dépeint une multitude de figures de la population japonaise, de toutes les générations, de tout genre et de toute classe sociale. Il le fait avec une technique incroyable, le tout posé sur une ambiance calme et puissante par instants. Si ses dernières séries tendent vers un tout autre style, entre autres dû à leur format long, elles ne perdent cependant pas cette harmonie. On pourrait même dire qu’elles ne font que sublimer ce style, l’auteur s’étant grandement amélioré depuis Un Monde Formidable (sa plus vieille oeuvre citée ici, publiée entre 2002 et 2004). DDDD est par exemple une oeuvre incroyablement travaillée sur le plan esthétique comme sur son fond, ce même pour un premier volume. Mais je ne serai pas contre un nouveau recueil d’histoires courtes à l’avenir, même si c’est plus mon caprice de fan. Pour le moment, j’attends de pied ferme le second volume de DDDD.

Anime – JoJo’s Bizarre Adventure

Il n’y a pas de meilleur série pour représenter mon année 2016. Je l’ai commencée en terminant la première saison et je vais bientôt la terminer avec Diamond is Unbreakable. Et ce alors que j’ai mis un an et demi (!!!!) pour voir la première saison, faute notamment à la toute première partie, Phantom Blood, qui était assez monotone et terne. Mais à partir de Battle Tendency, j’ai commencé à bien mieux accrocher. Le personnage de Joseph a bien aider, complètement l’opposé de son prédécesseur Jonathan, ainsi qu’une écriture bien mieux maitrisée. Mais c’est avec Stardust Crusaders que ma hype a complètement explosé avec ses stands en tout genre, ses personnages au top (Polnareff, Iggy, les meilleurs). Et un final complètement dingue avec une tension super bien gérée. Puis il y a Diamond Is Unbreakable où c’est un peu la même idée mais dans une seule ville et une pointe d’humour de plus dans les combats.

En dehors de Phantom Blood qui est vraiment assez moyenne, JoJo’s Bizarre Adventure propose toujours quelque chose d’incroyablement divertissant et original. Battle Tendency innovait déjà avec un apport (assez minime finalement) de techniques de combat plus avancées mais ce sont véritablement les Stand introduits dans Stardust Crusaders qui vont révolutionner la série. Leur diversité rend chaque combat unique et de plus en plus inventif. Ce qui est encore plus le cas dans Diamond Is Unbreakable (le pylône électrique sérieux).

Le tout s’appuyant sur une réalisation très bonne, que ce soit dans la mise en scène ou dans le choix des couleurs. Niveau musique ou opening/ending, c’est aussi du très bon. Et même si l’histoire peut paraitre simpliste par égards, elle n’en demeure pas moins très prenante.

Tout ça pour dire qu’en 2016, je me suis sérieusement mis à mater Jojo et c’est sans aucun regret. Hormis de ne pas l’avoir fait plus tôt, mais bon. C’est un divertissement assez simpliste en apparence et complètement irréel mais pourtant ça marche. Très bien même. Il y a beaucoup d’action, bien réalisée, ponctuée d’humour et par instants de drame. Me restera alors à commencer le manga en 2017 ainsi que, pourquoi pas, en reparler plus en détails dans un futur article.

C’est tout pour mon bilan de 2016. Dans les séries dont je n’ai pas parlé (parce que le format des PO, la longueur toussa), on peut mentionner Aiura, très sympathique série en format court dont j’ai également parlé sur Camélia. Toujours dans les formats court, la série des Teekyuu et son humour à 1000km/h fut vraiment plaisante à enchainer. L’excellente série d’oav FLCL m’aura également bien marqué cette année, mais je préfèrerais en parler plus longuement (et ça devrait bientôt être fait). Tamako Market et son film Tamako Love Story n’ont pas été mentionné pour des raisons de diversité (j’ai préféré en rajouter une couche sur Shirobako). Hacka Doll The Animation fut aussi une bonne surprise cette année. Si j’avais eu un peu plus de temps, j’aurais peut-être parlé de Your Name mais bon nombre d’autres personnes le font déjà très bien.

Niveau manga aussi j’aurais aimé parlé de plus de choses, comme de Majo to Houki to Kurobuchi Megane, un 4-koma bizarrement bien drôle autour d’une lycéenne et d’une gamine sorcière. Koi no Kamisama, le recueil de one-shot par Naoshi Komi (l’auteur de Nisekoi2) aurait mérité que j’en parle un peu.

Mais l’année 2016 n’est pas encore vraiment terminée moi et j’ai encore deux petites choses à faire. Le bilan de la saison d’automne, déjà, mais surtout les Gaek’Oscars 2016, qui me permettra de porter là un bilan sur l’ensemble des animes de saison que j’aurais vu cette année. Soit une bonne soixantaine. Ça promet d’être sportif mais surtout…particulièrement serré dans pas mal de catégories.


Image de une par ハメッドアルアリ sur Pixiv.


  1. On a d’ailleurs eu cette année un excellent anime autour du rakugo en 2016 avec Shouwa Genroku Rakugo (alias Le Rakugo ou la Vie) et dispo chez ADN (pour plus très longtemps) et dont la seconde saison arrivera dès janvier prochain ! ↩︎
  2. Les rageux on se calme. ↩︎



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