Et nous voici pour le dernier Point Otaku de l’année 2015. Bilan ? Huit éditions, 36 séries, 15 052 mots, 94 041 caractères, ça en fait des chiffres incroyables. L’année fut longue et nous voilà (déjà ?) venu le dernier Point Otaku de 2015. Une année qui l’aura vu évoluée presqu’autant qu’en 2014. S’émancipant de la simple volonté de faire découvrir des séries, il me permet désormais de vous parler de certaines notions ou thèmes de la japanimation et du manga. Tout en restant simple.
Clôturons donc cette année par une édition dans la plus pure des traditions. Cinq séries, aucun thème, simplement l’envie de partager. Et à l’approche de Noël, j’avais envie de vous faire cadeau de cinq formidables séries. Pour clore cette année 2015 de la meilleure manière !

Style – 5 Centimètres par seconde

Sorti en 2007 et réalisé par le célèbre Makoto Shinkai, 5 Centimètres par seconde fut, à la manière de Solanin, énormément acclamé. Et évidemment c’était largement mérité.
L’animation est magnifique. Il n’y a rien à redire là-dessus. Les lumières sont sublimes, les décors et autres paysages tout simplement magnifiques et les personnages y évoluent avec une fluidité et un naturel efficace. Une véritable poésie visuelle d’une heure. L’ensemble sert parfaitement à une histoire romantique forte de réalisme et surtout de justesse.
Cette histoire, justement, se révèle être une puissante romance. Divisée en trois parties sur l’heure de film, le thème de la relation à distance y est idéalement abordé dans trois figures emblématiques. Éloignement, renoncement et désillusion seront au programme de 5 Centimètres par seconde. Une romance d’autant plus forte que toute sa poésie est ainsi transmise par la formidable animation. Un film à voir absolument cet hiver.

Musique – Bahasa Palus / Last Battle / Peacock Blue Eyes (Katanagatari)

Si le nom de Taku Iwasaki vous est familier, c’est certainement parce que vous avez déjà pu entendre de son talent dans Tengen Toppa Gurren Lagann. Mais l’homme a travaillé sur de nombreuses autres séries, notamment la partie 2 de JoJo’s Bizarre Adventure ou d’Akame ga Kill. Mais il a surtout travaillé sur la bande originale de Katanagatari.
Avant toute chose, il faut le dire : Katanatagari est une véritable pépite en matière d’écriture. Adapté d’un light novel écrit par NisiOisiN1, la série possède de ce fait une écriture impressionnante de qualité. Que ce soit les dialogues, qui de la plus simple des conversations, arrivent à développer les personnages, ou l’histoire en elle-même, la série sait faire dans le subtil. Reprenant l’esthétique et les codes de l’époque samouraï, la série sait également réinterpréter cette période. La quête, somme toute classique, apporte un regard nouveau sur ce qu’est un katana et un samouraï. Et enfin, l’anime est doté d’une excellente animation aux combats particulièrement bien réalisés.
Tout cela concerne donc la série. Pour la bande originale, l’ensemble est tout aussi bon. Possédant un style très japon traditionnel pour coller au mieux avec l’esthétique de la série, Taku Iwasaki a malgré tout su apporter de son petit style jazz. Cela donne ainsi des thèmes voguant entre tradition et modernité, notamment comme Bahasa Palus. Idéal pour cette série dont l’histoire use d’une écriture similaire. Et c’est d’autant plus remarquables pour les musiques de combat avec en prime celle du combat final, poétiquement nommée Last Battle. Dynamique et euphorique, Katanagatari gagne grandement en force avec ses somptueuse musiques. Un régal autant visuel, auditif que narratif.

Personnage – Hotaru Shidare (Dagashi Kashi)

La saison prochaine arrivera l’adaptation anime de Dagashi Kashi, un jeune tranche de vie relativement classique se déroulant à la campagne. Se basant principalement sur l’ambiance et la culture des Dagashiya – ces magasins vendant multiples bonbons bas prix et autres bricoles – la série aborde un univers traditionnel qui devrait ramener nombre de japonais dans leur enfance2. À cela, Dagashi Kashi va ajouter sa dose d’excellents personnages, notamment la fameuse Hotaru Shidare.
La demoiselle est armée d’un caractère improbable faisant la joie du manga. Embarquant les autres personnages dans ses délires invraisemblables de passionnée de dagashi pour le meilleur comme pour le pire. Délirante, excentrique, elle ne manque véritablement pas de caractère. Et heureusement car sans ses fantasmes sur les dagashi, la série serait tout de suite beaucoup moins drôle. De surcroit, son excellent character design et ses expressions toujours au top rendent son personnage particulièrement génial.
Enfin, avec un format assez court (les chapitres font 10 pages), Dagashi Kashi est une véritable bouffée d’air frais, apaisant et fou à la fois. Il ne reste qu’à espérer voir cette perle arriver en France. Et vite.

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Manga – Solanin

Inio Asano est un auteur dont j’ai pu entendre les mérites de nombreuses fois. Et c’est donc assez curieux que j’ai porté un premier regard sur son travail au travers de Solanin. Alors, comment était-ce ? Réponse :
C’ÉTAIT
PUTAIN
DE
BIEN.
Plus sérieusement, et après un instant fort de fangirlisme, il faut le dire. Solanin – et très certainement l’ensemble des oeuvres d’Asano – est d’une qualité incroyable. Le dessin est exceptionnel, prônant un réalisme somptueux et surtout dans ses décors. Particulièrement détaillés mais jamais surchargés, ils remplissent parfaitement leur rôle en ancrant idéalement l’ambiance de l’histoire. Urbaine, jeune, entièrement intégrée à notre monde, tant d’éléments capitaux qui sont transmis uniquement au travers du dessin. Des décors. C’est la puissance Asano. Il faut à cela ajouter une forte expression des personnages dont les visages et gestes délivrent avec justesse leurs émotions.
Mais si seulement cela s’arrêtait là. Non, Asano n’est pas qu’un auteur au dessin génial. Il sait également proposer une écriture des plus admirables. Solanin traite de jeunesse, du passage à l’âge adulte et d’une intégration complexe et difficile dans la société. On suit ainsi l’évolution de Meiko, son petit ami Taneda et de leurs amis dans leur vie de tous les jours. Avec les troubles et autres doutes qui s’y entremêlent. Captivante, c’est une histoire emplie de poésie que nous raconte Solanin. Avec une narration exceptionnelle, la lecture se fait avec une fluidité rare. Tout s’enchaine de manière très naturelle et ne fait jamais dans les fioritures inutiles.
Solanin est ainsi une oeuvre de qualité qui mérite réellement votre attention. Dotée à la fois d’un dessin extraordinaire et d’une écriture d’exception, il est impossible de ne pas apprécier une fois qu’on y a goûté. Et impossible également de ne pas vouloir lire les autres oeuvres d’Asano.

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Anime – The Tatami Galaxy

C’est avec The Tatami Galaxy que le Point Otaku va donc clôturer l’année 2015. Et quelle série !
D’abord, elle est graphiquement géniale. Si le tout semble rester fidèle au manga d’origine, la patte de Masaaki Yuasa se fait fortement sentir. Le soin apporté à l’animation est formidable, dotant l’anime d’une touche graphique unique. Fantaisiste est le mot idéal pour décrire l’effet que procure chaque plan de The Tatami Galaxy. Et pourtant, il est assez compliqué de décrire l’esthétique de la série tant elle entremêle réalisme et fantaisie. Et le tout avec des formes légèrement irrégulières changeant des animes un peu trop propres dont on a désormais l’habitude. À cela s’ajoute un opening envoutant, collant au style de l’anime.
Mais plus qu’une éclat visuel, The Tatami Galaxy est une merveilleuse histoire d’amour. Ou du moins il parle d’amour avec brio. Chaque épisode utilise un même schéma narratif qui permet ainsi à la série d’exploiter de multiples manières le thème de l’amour. L’anime peut également compter sur des personnages fantastiques, que ce soit le personnage principal, Ozu, Akashi ou Seitaro. Ils sont encore nombreux et, même si certains ne servent qu’à appuyer l’histoire grâce à leur stéréotype.
De cette manière, The Tatami Galaxy est une véritable réussite sur tous les niveaux. Certaines scènes sont hilarantes et les dialogues subtilement bien écrits empêchant le spectateur de décrocher au moindre instant. Une véritable leçon mêlant divertissement et philosophie. Et avec son animation au style unique et une bande son de qualité, nos yeux et nos oreilles ne sont pas en reste. Une série particulièrement intelligente qui saura vous faire réfléchir sur l’amour, la jeunesse et notre propre identité. Un chef d’oeuvre idéal pour terminer l’année.

Source

À trouver :
– Chez Kaze pour 5 Centimètres par seconde
– Chez BlackBox pour Katanagatari
– Chez Kana pour Solanin


  1. L’auteur des Monogatari Series. Juste. 
  2. Bah oui, les pauvres français que nous sommes n’avons aucune culture de ces magasins traditionnels. 


2 réponses à “Point Otaku #23 – Formidable année”

  1. Style – 5cm Per Second, est beau, c’est une habitude de l’auteur de faire de jolie chose ( The Garden of Words ) mais je trouve l’histoire vraiment moyenne, la première partie est cool, mais les deux autres tournent en rond pour finalement ne rien raconter, 2h à attendre un rebondissement qui n’aura pas lieu, pour finir sur une fin assez triste, la femme à très vite oublié le mec, la ou lui l’a attendu toute sa vie…

    je dirais que The Garden of Words est à peu près pareil sans tout les mauvais points cités…

    1. Justement, cette fin triste est assez “réaliste” et adéquate pour une romance à distance. Après, ayant personnellement connu ce genre de relation, je m’identifie surement davantage au mc et aux problématiques liées.

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