En fin d’année sortaient les Gaek’Oscars, un incroyable et formidable article dont les résultats sont attendus dans le monde entier et sponsorisé par les plus grands acteurs du marché de la japanim. Presque. Ce fut alors l’occasion de revenir sur l’année 2015 et de récompenser les séries qui – selon moi – étaient les meilleures où avaient du mérite dans diverses catégories. Ce genre d’article impose alors des choix difficiles, m’obligeant à désigner arbitrairement un seul et unique gagnant. C’est une tâche âpre et complexe, amenant toujours à des décisions douloureuses. Cela donne également lieu à des injustices, certaines séries étant de nombreuses fois nominées ou fortement méritantes mais – faute de chances – sont effacées par meilleures qu’elles.

C’est pour réparer ces profonds drames que ce Point Otaku existe. Dans cette 24ème édition, il sera donc question de ces animes de l’ombre, oubliées le temps des Gaek’Oscars. Ils ont été à maintes reprises nominés mais n’ont reçu aucune récompense ou ont simplement été éclipsés. Ce seront donc ces malheureux qui seront à l’honneur ici. Pour saluer les performances et qualité de ces oeuvres qui le méritent !

Style – Prison School

Aux Gaek’Oscars, Prison School n’aura remporté qu’un seul prix d’honneur. Et pourtant, la série était loin de démériter. Elle possède après tout de nombreux atouts, que ce soit ses personnages complètement fêlés ou son écriture éperdument exagérée et loufoque. Mais sa réalisation était elle tout aussi excellente. Angles vicieux ou positions hautement suggestives étaient monnaie courante dans la série. Certains jeux sur les lumières (notamment pour les contrastes) étaient eux aussi excellents, accentuant la « tension » de certaines scènes. Ce tout donnait ainsi un certain charisme à l’ambiance perverse et vulgaire de Prison School, à la fois dérangée et ridicule. Une importance vitale pour la série tant elle est spéciale. Avec ces effets de style, la série prend une dimension aussi rocambolesque que ridicule. S’exagérant pour un rien, menant des scènes de duels épiques autour d’un poil sur un téton, c’est une folie complètement déjantée et assumée que proposait Prison School. Et ça, c’était génial.

Pourquoi il le mérite : Parce qu’elle était un véritable plaisir à regarder. Une fois habitué aux blagues particulièrement potaches de la série (humour dont je suis loin d’être fan habituellement), on ne peut que tomber de rire face à cette série dont l’histoire tente tout. Les personnages étaient tous complètement fous et dotés d’un charisme assez invraisemblable. Une série emplie de folie dont chaque épisode était un véritable condensé de rires et de tensions.

Et autant le dire après tant d’éloges : la meilleure scène de caca en 2015 était celle de Prison School !

Musique – Non Non Biyori Repeat

L’excellence de Non Non Biyori (que j’ai déjà maintes fois vanté ici ou ) passe par de nombreux éléments. Et sa musique est loin d’être anodine. La seconde saison, reprenant largement les thèmes de la première (à raison), est toujours aussi intelligente dans leur utilisation. Correspondant idéalement aux scènes auxquelles ils sont attribués, ils possèdent toujours un aspect très frais, campagnard. Si ce n’est enfantin. Un véritable plaisir pour les oreilles qui n’endort pas, loin de là. Si les thèmes sont pour la plupart des plus calmes, ils possèdent tous un excellent rythme. Certains offrant même un dynamisme particulièrement efficace pour certaines scènes « épiques ». Une véritable poésie musicale aux airs de campagne offrant ce qu’il y a de meilleur en bande original pour Non Non Biyori.

Pourquoi il le mérite : Parce qu’avec Hibike! Euphomium, il était le meilleur tranche de vie de 2015. Sa qualité visuelle (ses décors de campagne splendides qui nous font voyager le temps d’un épisode), sa qualité musicale (et audio, avec d’excellents bruits d’ambiances) et son intelligente écriture (personnages et « péripéties » compris) lui permettent de surclasser tous les autres. L’idée de revisser la première saison paraissait dangereuse, elle fut au final excellente. Les personnages furent encore plus développés qu’à l’accoutumée et les petits instants de vie furent géniaux. C’était apaisant, beau, drôle et même parfois émouvant. C’était vraiment très bon.

Personnage – Ryou Machiko (Koufuku Graffiti)

Personnage principal de Koufuku Graffiti, la collégienne est loin d’être aussi inintéressante que les apparences peuvent le faire penser. Son histoire est simple : habituée de sa vie avec sa grand-mère, elle a beaucoup de mal à faire le deuil suite au décès de cette dernière. Pourtant, au fil de l’histoire elle évoluera, notamment grâce à l’arrivée de mini-Senjougahara Kirin. Mettant de coté le passé, elle se concentrera davantage sur l’avenir et avant tout le présent qu’elle partage avec ses nouvelles amies. Un deuil raconté avec poésie et subtilité, loin de certains pseudo-drames1.

Pourquoi il le mérite : Parce que la série est une véritable histoire pleine de fraicheur et de légèreté. Le thème majoritaire de l’histoire, outre la nourriture, est le deuil. Un thème donc fort que la série exploite avec justesse, sans utiliser des stratagèmes particulièrement dramatiques. On ne versera certainement pas de larmes devant cette série, mais force est de lui reconnaitre une certaine justesse dans sa manière d’aborder les choses. Et il faut également saluer l’intelligence avec laquelle elle exploite son thème culinaire. Loin d’un traditionnel Food Wars, la série aborde ici la cuisine comme instant de partage et de soucis des autres. À cela s’ajoute le visuel de Shaft, moins présent qu’à l’accoutumée mais offrant tout de même un cachet certain à l’oeuvre. L’une des plus grandes surprises de l’année !

Anime – Gochiusa

Terriblement mignon, affreusement adorable et d’une gentillesse presque maléfique, Gochiusa était clairement l’anime moe de l’année. Surclassant largement Kinmosa et sa superbe Karen. Ses qualités sont à chercher un peu partout. Tout comme Non Non Biyori, la série possède ainsi de nombreux atouts. Elle propose avant tout un niveau visuel exceptionnel, battant même largement Non Non Biyori. Arborant d’excellents décors, la série ne sacrifie pas (contrairement à Non Non Biyori par instants) les traits de ses personnages en proposant une précision particulièrement régulière. Seule les plans les plus larges souffrent d’une légère imprécision. L’écriture n’est pas en reste et, sans avoir le niveau d’un Non Non Biyori, se suffit largement à elle-même en possédant toujours une certaine trame de fond. Les plus importantes, celle de la famille pour Chino et de la maturité avec Cocoa, sont toujours intelligemment utilisées, malgré une présence presque mineure dans l’histoire. D’autres perles se cachent également, comme la très bonne relation Rize – Syaro qui ne se cantonne pas au simple cliché du prince (Rize) et de sa princesse (Syaro). Le duo se voit par moments même inversés, pour notre plus grand bonheur. Et surtout, la série est hilarante et terriblement mignonne. Et avec ses qualités citées plus haut, elle est loin de n’avoir que du moe à proposer.

Pourquoi elle le mérite : Parce qu’avec ses airs moe (sans aucun doute la chose plus moe de 2015), la série ne reste pas dans la suffisance. Son écriture, en incluant l’humour et les personnages, est excellente avec de bonnes idées de fond. Impossible de s’ennuyer tant les différentes demoiselles sont adorablement drôles et déjantées, chacune apportant sa touche. Un excellent moyen de se détendre et une véritable petite perle pour tout adepte du moe. Comme moi.

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Anime x2 – One-Punch Man

Le carton de l’année. Série la plus attendue, One-Punch Man n’a pas déçu, loin de là. Pulvérisant littéralement le classement et les serveurs d’ADN chaque samedi soir, la série a engendré une des plus grosses hype de l’année 2015. Et c’était largement justifié. Inutile de présenter la série, et si vous ne l’avez toujours pas vu, elle est toujours disponible gratuitement et en HD sur ADN.

Passons brièvement sur ses énormes qualités. Visuellement géniale, la série a su conserver un équilibre idéal entre qualité visuelle et régularité. Et ce n’est apparement pas tellement dû à un budget particulièrement élevé. Au visuel se joint une excellent bande originale, particulièrement l’opening, qui faisait frissonner pendant chaque combat. Et enfin, l’écriture des personnages et de l’univers est excellente. Le final donnant énormément envie de voir la suite de ce qui était plutôt un prologue deluxe.

Pourquoi il le mérite largement : Parce qu’il est sans aucun doute dans les trois meilleurs animes de l’année, voire le second. Et avec un seul titre de remporté, il a réellement joué de malchances tant il fut de qualité. L’anime fut un véritable plaisir à voir chaque week-end, me mêlant entre rires et frissons. Une expérience intense à mettre en lien avec ce qu’avait pu proposer Hibike! Euphomium, le monstre ayant raflé la plupart des titres cette année. Il est alors important de souligner ce que One-Punch Man était, c’est-à-dire un monument visuel dont nous n’avons pas encore fini d’entendre parler. En tout cas, la série aura marqué profondément 2015. Et c’était cool. Très cool.


Tout ça c’est à voir :

Image de une : Pixiv


  1. Toute ressemblance avec Charlotte serait tout à fait hasardeuse et fortuite. ↩︎


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