Découvrir le premier anime Love Live 11 ans après sa diffusion, et après avoir déjà goûté en amont à toutes ses itérations suivantes, est forcément une expérience particulière. C’est se confronter, à une série fondatrice d’une des franchises transmédia les plus importantes au Japon, encore aujourd’hui. Mais c’est aussi expérimenter avec une nouvelle licence, encore tâtonnante dans sa formule mais dont les bases posées sont évidentes pour son avenir.

Si c’est encore balbutiant, Love Live! School Idol Project est déjà une série fondatrice pour la franchise. On y retrouve de nombreux éléments qui vont être au cœur de ses itérations successives, de structures narratives à tropes de personnages. Et, notamment, cette base scénaristique de lycéennes cherchant à sauver leur école de la fermeture en remportant le Love Live, une compétition d’idoles où la victoire promouvrait leur établissement. Un sacré programme servant avant tout de prétexte à l’intrigue, même si Sunshine va davantage s’en emparer dans le développement de ses personnages. Avant d’être progressivement abandonné dans Superstar où il est rapidement résolu, et Nijigasaki qui ne s’en encombre même pas.

Love Live! School Idol Project | 2 x 13 épisodes | Actuellement indisponible en France

Le cœur de la série se trouve plutôt dans son groupe de personnages et la manière dont ils vont parvenir à se retrouver dans cet objectif commun de la victoire au Love Live. Une démarche à laquelle parvient moyennement l’anime, en survolant la manière dont certains personnages rejoignent le groupe (comme Umi et Kotori qui suivent juste Honoka dans son délire). D’autres bénéficient de davantage de développement, mais la franchise témoigne d’un sérieux problème à concilier ses séquences dramatiques à son ton habituellement plus comique.

Il y a toutefois de bonnes choses à prendre, comme Nico qui se révèle bien moins agaçante que pouvait me le suggérer internet en 2013. L’épisode sur Rin, aussi, est un grand moment sur l’appréciation de soi. Et me permet de comprendre avec évidence pourquoi une partie du fandom s’est réapproprié le personnage en icône trans. Même l’histoire de Nozomi, dont on se serait bien passé de son gimmick de harcèlement sexuel bien ancré dans son époque, sait être touchante malgré sa simplicité.

Top 10 saddest anime death

Dans l’ensemble, le groupe est sympathique mais prend du temps à se forger une véritable identité. La faute à une première saison tristement fade, autant sur les enjeux dramatiques que dans la caractérisation comique de ses personnages, bien trop faible. Heureusement, la seconde rattrape en partie ce défaut en se voulant plus loufoque et tente quelques dynamiques certes hasardeuses, mais qui apporte au moins de la vie au récit. Ce n’est pas encore excellent, mais en dehors de quelques passages dramatiques tristement lourds (le conflit entre Kotori et Honoka sur la fin n’a rien de bien passionnant…), j’ai passé clairement un meilleur moment dessus que sur la première.

Pour parler encore un peu des relations, parlons shipping, puisque c’est un des plaisirs de la série. Et parce que j’ai été plutôt surpris de la faiblesse de Nico/Maki, ship pourtant ultra-populaire dans la communauté. Si je vois bien son immense potentiel de shipping, sa présence dans la série est finalement très mineure, surtout au regard de ce que va proposer la franchise par la suite. À l’inverse, je ne m’attendais pas à autant apprécier l’alchimie entre Nozomi et Eli, très tendre et ressort comme le ship évident de l’anime, avec Hanayo et Rin 1.

Voici Hanayo. Hanayo est cool.

Sans être une expérience désagréable, la découverte de ce premier Love Live n’est pas non plus éblouissante. Au moins, elle me permet de mieux comprendre certains écueils que j’avais avec la seconde saison de Superstar, qui partagent le même duo réalisateur/scénariste. Mais ça reste une première base essentielle à la franchise, ce qui se confirme par l’excellence de son successeur, Sunshine. Et il me reste encore un film (et un OAV) pour réellement boucler l’expérience µ’s (le nom du groupe) (ça se dit Muse) (oui comme le groupe de rock). Un final qui apportera peut-être ce qu’il manquait de maitrise à cette génération pour s’imposer au-delà du seul mérite d’être la première.


  1. Qui est censé être le premier – et à l’heure actuelle – seule couple lesbien canon de la franchise vu le dénouement d’un manga officiel de la licence. On va investiguer tout ça prochainement !! ↩︎


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