Et hop, c’est parti pour une petite sélection de chouettes animes. Pas de fil rouge particulier si ce n’est qu’il s’agit de trois séries diffusées ce printemps que j’ai beaucoup aimées, parfois plus que ce que je l’attendais !

C’est aussi une manière de ne pas laisser ce mois de juin vide sur le blog. Ce n’est pas que j’écris moins, mais plutôt que j’écris ailleurs puisque je suis désormais actif sur IGN depuis quelques semaines. J’y propose des previews des dernières sorties mangas donc n’hésitez pas à y faire un tour ! Comme ça commence à faire beaucoup de choses, je me suis fait une page Bento (c’est comme Linktree mais en plus visuel). Vous y trouverez tous mes réseaux sociaux et tout endroit où je propose du contenu autre que sur ce blog. Oh et tant qu’on est dans les nouveautés : j’ai enfin actualisé la page À Propos du blog ! Si vous voulez en savoir un peu plus sur moi, c’est donc (enfin) le meilleur endroit.

Trêve de blabla bloguesque, place à la weeberie.


Otaku Elf — Divinité casanière

12 épisodes | Inédit en France

Je zieutais déjà pas mal sur Otaku Elf avant sa diffusion ce printemps, intrigué par son pitch simple mais amusant d’une divinité elfe devenue une immense otaku. Mais je ne pensais pas autant accrocher à ce concept au titre finalement un peu trompeur. Non pas que Elda (l’elfe) est décevante en tant que weeb casanière (elle assure ce rôle avec brio), mais plutôt que ça résume un peu vite une série qui a bien plus à offrir.

La petite vie de cette déesse insolite se compose essentiellement d’interactions avec sa prêtresse attitrée, Koito (et doublée par Yuka Ozaki, interprète de l’énergique Kohane dans Anima Yell!). Les deux entretiennent une relation assez complice portée par une superbe dynamique de sœurs où les rôles de la grande et de la petite s’inversent successivement. Elda se faisant gronder comme une enfant par Koito pour dépenser n’importe comment l’argent du temple peut très bien être suivi par la jeune fille impressionnée par le vécu et les connaissances historiques qui vont avec de l’elfe. Le fait qu’elles partagent leur vie depuis la naissance de Koito n’est pas anodin à cette proximité singulière.

Leur relation est marquée de tendresse mais aussi par son caractère éphémère. Forcement, l’une est une elfe immortelle et l’autre une humaine. Elda a déjà vu partir un grand nombre de ses proches au fil des époques et la série ne manque pas d’aborder cet aspect de l’immortalité. C’est une préoccupation de fond jusque-là abordée avec un accent plutôt rassurant et optimiste, mais que je n’attendais pas spécialement à voir dans une comédie au concept aussi terre-à-terre. D’autant que la série est vachement jolie avec un character design soigné. Ce n’est pas spécialement impressionnant dans son animation mais ça sait régulièrement poser de magnifiques plans, et il y a de sacrés bonnes bouilles. Je suis aussi très fan de son opening par Nanawoakari, très énergique et auquel le visuel s’accorde vraiment bien. Malgré sa modestie apparente, en tant que divertissement tranquille, drôle et chaleureux, Otaku Elf ça se pose extrêmement bien.


The Dangers in my Heart – Adorablement cringe

12 épisodes | ADN

Ce qui est fascinant avec The Dangers in my Heart, c’est sa capacité à surfer fréquemment (surtout au début) sur la ligne du « too much », sans jamais y tomber. Alors ça y penche quand même fort par moments, et selon votre sensibilité, il se peut que ce soit déjà trop. Peut-être que pour d’autres, ce qui sera inacceptable, c’est de retrouver dans le protagoniste cet ado ridiculement edgy que beaucoup ont pu être à cet âge. C’est globalement ce qu’est Kyoutarou, un ado renfermé sur lui-même, à l’air sombre et dont la garde-robe se compose principalement de t-shirts ornés de têtes de mort. Premier truc cringe : il fait de longs monologues intérieurs en décrétant détester les autres, et tout particulièrement Yamada, sa camarade de classe qui a tout de la fille belle et populaire. Sa némésis, en somme, qu’il désire un jour tuer. Oui oui, tuer.

Des intentions meurtrières qui passent rapidement à la trappe (Dieu merci) à partir du moment où les deux personnages partageront du temps seul à la bibliothèque. Le premier y va pour y être tranquille, tandis que la seconde s’y « cache » pour manger des snacks en tout genre tranquille. Une gloutonnerie, doublée d’une certaine malice (ou stupidité), qui tranche franchement avec l’image classe de la jeune fille. Forcement, dès que les deux interagissent, notre protagoniste perd rapidement ses moyens et répond tout balbutiant, témoignant aussi d’une certaine gentillesse à son égard. Pas très convaincant pour un « tueur déterminé ». Mais c’est cette maladresse constituée et plus largement la faillibilité de son duo principal qui rend cette romance particulièrement mignonne à suivre. Surtout que leur relation se construit au fur et à mesure avec de vraies évolutions, puisque au début les deux personnages interagissent très peu, et parfois qu’indirectement. Ils apprennent à devenir de plus en plus proche l’un de l’autre sans que grand chose ne soit réellement explicité. Les interactions indirectes le sont de moins en moins, et les intentions de plus en plus affichées. Du côté de Kyoutarou comme de Yamada qui se joue de quelques petits stratagèmes pour se rapprocher de lui. C’est souvent bête, maladroit, mais surtout adorable.

Miom

On peut également applaudir l’excellente réalisation de la série, menée par un Hiroaki Akagi qui connait bien le genre pour avoir chapeauté les animes de Takagi-san et A Couple of Cuckoos. Il y a ainsi de superbes emphases sur les moment-clés de l’histoire, que ce soit avec une mise en scène plus léchée et l’usage d’un encart comportant le titre de l’épisode (souvent posé vers la fin). Des moments joliment accompagnés par la musique de Kensuke Ushio (oui oui le fameux), composée d’un tas de morceaux doux et légers, presque discrets et timides, ce qui correspond assez bien à la romance en question. Je termine ma ronde du staff par Jukki Hanada, scénariste connu principalement pour son travail à l’écriture de Sound! Euphomium mais aussi de A Place Further than the Universe et d’un tas d’autres choses (allant du premier Love Live!, Sunshine et Superstar à Hitoribocchi, Bloom Into You et un tas d’autres choses formidables – et d’autres moins). Bref le gars sait écrire des histoires.

Après, je vends du rêve, mais comme la série s’amuse fréquemment avec le côté « cringe » (il n’y a pas meilleur terme) de ses personnages, forcément il y a des ratés. Surtout selon votre sensibilité, certaines choses ne passeront pas bien du tout. Je pense particulièrement à un trio de mecs, des voisins de classe de Kyoutarou, qui s’apparentent à un cliché d’adolescents pleins d’hormones aux discussions bien sexualisées à propos des filles de leur classe. Je trouve que la plupart du temps ça passe car la série les montre tellement dans un excès absurde de cette mentalité qu’ils en sont forcément ridicules, mais ne pas les avoir n’aurait pas été plus mal. Cela dit, je reconnais avoir trouvé très drôle le moment où l’un d’entre eux explique au protagoniste comment il sait qu’il est amoureux d’une fille.

Ces éléments s’estompent au fil de la série, comme les trois pitres que l’on ne voit quasiment plus sur sa seconde moitié. On se concentre davantage sur le duo principal qui gagne en complicité. C’est timide et maladroit, mais il est aussi très agréable de les voir ainsi s’ouvrir l’un envers l’autre, particulièrement pour le protagoniste. Hâte de voir ce que donnera leur relation par la suite, surtout si la saison 2 déjà annoncée garde le même niveau technique.


Mon histoire d’amour avec Yamada à Lv999 — Attention au sucre

13 épisodes | Crunchyroll

Le manga de Mon histoire d’amour avec Yamada à Lv999 m’avait déjà intrigué quand je l’avais découvert et témoignait déjà de certaines qualités surprenantes. Alors, quand son anime a été annoncé, j’étais assez curieux d’en voir davantage. Surtout que la série a été confiée entre les très bonnes mains de Morio Asaka, réalisateur d’un tas de trucs chouettes (Chihayafuru, d’un tas d’animes Cardcaptor Sakura ou même de Nana) que je connais surtout pour l’excellent Mon Histoire. Il s’agissait d’une adaptation d’un shojo aussi atypique qu’adorable entre un mec immense et une frêle jeune fille. Et, puisque Yamada Lv999 est une œuvre très similaire dans l’esprit1, l’association sonne comme une évidence.

C’est donc plutôt avec entrain que s’entame cette série, enfin pour nous spectateur. Parce que pour sa protagoniste Akane, ça ne va pas fort. Elle vient de se faire larguer et si la manière n’était pas affreuse, elle n’était pas non plus très élégante. Du coup, elle fait ce qu’il y a de plus sain pour passer à autre chose : aller à une convention du MMORPG auquel elle jouait avec son copain, le tout en étant la plus belle possible pour le croiser et le dégouter de ce qu’il a perdu. Pas la meilleure décision, mais au moins ça lui fera rencontrer de fil en aiguilles Yamada, un autre joueur qui fréquente la même guilde que la sienne, mais excessivement taciturne. Quelques imbroglios alcoolisés plus tard et voilà la série lancée.

Les qualités de la série s’apprécient surtout sur la durée, néanmoins il y en a une qui saute aux yeux dès le départ : Akane. Notre protagoniste est un véritable rayon de soleil et ce même dans ses moments difficiles. Elle affiche une forte expressivité doublée d’une immense franchise, ce qui contraste forcément avec l’indifférence de Yamada. La richesse du personnage tient aussi dans ce qu’elle apporte aux autres, particulièrement le personnage de Runa qu’elle parvient à faire passer en un épisode de pire peste à adorable chipie. Plus largement encore, il y a un certain soin dans l’écriture qui est très plaisant à voir tout au long de la série. J’ai été surtout agréablement surpris par la manière dont la série dépeint du harcèlement sexuel banalisé. C’est mineur sur les 13 épisodes, le reste étant vachement plus léger dans l’ensemble. Mais, il y avait une manière de taper très juste sur l’emprise perfide que sont réellement ce genre de situations. On n’est pas dans le cliché du mec malfamé ou ivre, mais plutôt sur des profils bien plus cleans et sérieux, voire « bien » intentionné, notion également désapprouvée par la série.

Dans son ensemble, la série, interroge régulièrement ce qu’est la gentillesse ou la bienveillance, de son bon fondement ou de sa compréhension. Cela passe par l’évolution de Runa et sa relation avec Akane, mais également celle de Yamada qui témoigne d’un grand cœur malgré une indifférence apparente très prononcée. Un sujet de fond interessant en somme, surtout pour un genre où la gentillesse des personnages devient rapidement sujet aux romances. La série cherche plus à proposer une gentillesse qui ait du sens, par sa sincérité ou sa spontanéité, que des personnages gentils par défaut. La nuance est fine, mais elle rappelle joliment qu’être attentionné résulte d’abord de pensées et de réflexion à propos des autres.

Mon histoire d’amour avec Yamada à Lv999 est ainsi une romance extrêmement pertinente dans laquelle les relations évoluent naturellement et joliment. Et, c’est encore plus agréable que la série est portée par un staff talentueux et expérimenté qui maitrise clairement son sujet. Outre une mise en scène très épurée, le tout fourmille de petites idées visuelles sympathiques, notamment pour ce qui est de reprendre des codes et esthétiques du jeu vidéo. Il y a aussi la bande originale très « lofi » dans l’esprit (comme ici pour l’épisode 6) qui colle parfaitement à la légèreté de la série tout en apportant des touches électro (parce que le gaming). Le jeu vidéo s’intègre aussi agréablement bien à la narration, alternant entre des séquences immersives dans le jeu et d’autres plus « réalistes » (ce que voient réellement les personnages en jouant). L’aspect guilde, impliquant son lot de groupes et de rencontres, contribue à poursuivre l’implication du jeu vidéo dans la vie réelle des personnages. Bref, le médium fait partie intégrante de l’histoire et n’est pas qu’un simple prétexte, s’y glissant subtilement.

J’espère maintenant que le manga débarquera en France, ou bien qu’une saison 2 finira par être produite (avec le même staff !). Cette première saison en montre déjà beaucoup, mais elle le fait avec tellement de justesse et de douceur que je ne peux qu’en demander plus.

Miom 2

J’ai été surpris de voir autant de qualités dans le premier, à autant aimer le second et le troisième m’avait pris de cours avec sa romance de gamer lors de ma découverte du manga il y a quelques années. Il est toujours bon de se rappeler qu’il ne faut pas juger une œuvre sur les apparences, au risque de se priver de beaux moments. Et oui, j’installe des morales aussi subtiles qu’un dessin animé pour enfants dans mes conclusions d’article maintenant !

Blague à part, c’est toujours chouette de revenir à des formats plus simples comme là pour parler de choses cool. J’espère en tout cas vous avoir donné envie de vous intéresser à l’une de ces séries. De mon côté, je vais retourner travailler sur la conclusion de la série sur le transmédia et peut déjà vous annoncer que de belles choses se préparent pour la suite ! Ça me demande du temps, mais je pense que l’attente en vaudra la peine. À très bientôt donc !


  1. Au détail près que qualifier le titre de shojo est très approximative, le titre étant prépublié sur le site de son éditeur, ce qui brouille forcement cet étiquetage. Cela dit, l’autrice expliquait dans le tome 1 vouloir proposer un manga plaisant aux amateurs de shojo et des jeux en lignes. ↩︎


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