La japanimation et le manga sont, à l’image du cinéma ou de la littérature, ponctués de multiples genres. Si certains sont universels (action, thriller…), d’autres sont davantage propres à nos médias nippon. En tête de liste, vous trouverez les genres harem et tranche de vie. Mais seul le second va nous intéresser pour la durée de cet article.

Avant toute chose, il faut noter que le genre « tranche de vie » peut être accolé à un peu tout et n’importe quoi. Comprenez plutôt qu’il est assez varié. Chose normale quand on sait que les caractéristiques du genre ne requièrent pas d’être développées dans un univers précis, contrairement au space opéra qui doit nécessairement prendre place dans l’espace… De la comédie pure (Working!!) au drame (Clannad) en passant par le moe (Kiniro Mosaic) et par le shonen (GTO), le genre n’a pas à prouver sa variété. Cela engendre également son principal défaut : être varié au point de ne plus savoir réellement ce qu’il est. Par rapport à une série d’action qui tourne toujours avec des idées similaires, le tranche de vie peut désigner une comédie moe comme un drame. Dur de se lancer aveuglement dans ce genre, vous pouvez autant tomber sur une comédie-hamrem à la Nisekoi comme sur un drame romantique à la A Silent Voice. Ou alors il faut aimer la loterie.

La sublimation du quotidien

À présent, il faut rentrer dans le vif du sujet avec la plus importante des questions : qu’est-ce qui caractérise le genre tranche de vie ?
La définition littérale de l’expression « tranche de vie » porte une première esquisse assez convenable du genre :

Petite séquence de la vie d’un être caractérisée par un événement particulier, anecdotique ou capital.

Source : Wikipédia

Nous éviterons celle du Larousse, un peu trop orientée réalisme absolu :

Tranche de vie : description réaliste de la vie quotidienne à un moment donné.

Source : Larousse

Là où celle du Larousse nous ennuie, c’est part l’usage de l’adjectif « réaliste ». Contrairement à la croyance populaire, un tranche de vie n’est pas nécessairement une série portant sur un quotidien banal de quelques lycéens. Tranche de vie ne rime qu’en partie avec quotidien normal. Ou alors je vous mets au défi de trouver du réalisme dans cette scène de Nichijou. L’essence d’un tranche de vie est moins ce qu’il raconte que la manière qu’il aura de nous les raconter.

Le plus important dans ce genre, c’est la narration, la manière de raconter une vie quotidienne, banale ou non. Dans un tranche de vie, on suit l’histoire des personnages au travers de leur vie quotidienne. En opposition totale à un shonen comme One Piece (pour prendre un exemple flagrant) où l’on suit des péripéties. Cependant, le genre n’est pas ennuyeux. Les directions sont, comme vu plus haut, multiples mais un tranche de vie raconte toujours quelque chose d’intéressant à suivre. Ou plus exactement, il la rend intéressante. Des séries comme Danshi Koukousei no Nichijou ou Working!! introduisent des éléments comiques dans des situations banales. Les drames tels que Anohana ou Clannad interprètent les maux du quotidien ou de la vie comme véritables évènements dramatiques. Enfin, les séries à la K-ON! et à la Non Non Biyori – appartenant au sous-genre des iyashikei1 – vont sublimer un quotidien purement commun au travers duquel une simple pause scolaire devient incroyable.

Le lien qui unit toutes ces oeuvres se situe bel et bien au niveau de la narration. Le quotidien des personnages est l’élément central de chaque oeuvre. La beauté d’un tranche de vie se situe là, dans sa manière de transcender les quotidiens pour en faire une véritable histoire, avec ses enjeux, dans le cadre d’un drame. Après tout, Clannad After Story n’est que l’histoire banale d’un jeune homme incapable de se faire une place dans la société. Et pourtant l’oeuvre traduit idéalement cette banalité en une magnifique histoire, nous susurrant via la première saison tout le nécessaire pour avoir un maximum de compassion envers le personnage principal.

Dans le cadre des tranches de vie comiques, le défi est différent. Le but sera là davantage de sublimer, de faire briller une vie pourtant bien commune voire morose. Il suffit de voir Himouto! Umaru-chan, série dans laquelle le pauvre grand frère rentre chaque jour éreinté de son travail. Et c’est en retrouvant Umaru qu’il obtiendra sa petite dose de bonheur quotidien. Il y a ici une symbolique involontaire mais pratique, où le spectateur (le grand frère) se divertit pleinement devant l’anime comique et/ou moe qu’on lui propose (Umaru). Là où les drames vont sublimer le quotidien par le biais d’une tension dramatique, la comédie usera d’éléments humoristiques (ou moe dans le cas d’une facilité d’écriture flagrante). Le quotidien y sera alors montré comme drôle, divertissant. Ainsi, le spectateur pourra se dire « que sa vie simple et banale n’est pas si ennuyeuse que ça ». Après tout, la preuve est là devant lui, ses waifus préférées sont en train de s’amuser énormément dans les banalités les plus communes. Dans la société japonaise où le taux de suicide est plus qu’élevé, avoir ce genre de séries dans la catégorie seinen (soit les jeunes adultes) n’est pas surprenant. L’impact de ces séries emplies de bonne humeur n’est pas à négliger. Certes, c’est une vision assez pessimiste au travers de laquelle ces oeuvres sont perçues mais qui porte son lot de vérité. Enfin, cela donne tout de même lieu à de superbes comédies comme Working!! ou Danshi Koukousei no Nichijou dans lesquels le but évident est de faire rire.

Durarara ou le tranche de vie inversé

Un tranche de vie possède donc comme principale caractéristique une narration centrée sur le quotidien de ses personnages. S’il est difficile – voire impossible – de définir précisément un genre, cette définition a le mérite de parfaitement relié l’ensemble des oeuvres du genre. Elle s’éloigne également de celle de Wikipédia, pour qui on ne s’intéressait qu’à une partie de la vie des personnages et surtout comportant un événement majeur. Cette définition avait donc deux problèmes. Déjà, un tranche de vie peut s’intéresser à plusieurs moments de la vie de ses personnages (comme dans Bonne Nuit Punpun). Et surtout, un tranche de vie ne comporte pas nécessairement d’évènement majeur. Si c’est une caractéristique fondamental dans les drames du genre, ce n’est pas le cas des comédies. Hors, où est l’évènement majeur dans Yuru Yuri ou Nichijou ?

Cette spécificité narrative est donc le meilleur moyen pour caractériser un tranche de vie. Pour le démontrer, procédons à l’envers : en quoi une série comme Durarara n’est pas un tranche de vie ? On suit pourtant les personnages au travers de leur quotidien à Ikebukuro. Seulement, et la subtilité est aussi importante que complexe, nous suivons certes des lycéens mais pas exactement dans leur quotidien. Histoire de faire simple, prenons Mikado. Son personnage a justement comme désir de quitter la vie normale qu’il incarne et représente (il est venu vivre en ville justement pour faire évoluer son quotidien) pour rejoindre la vie trépidante de ces êtres « surnaturels » que sont Celty, Izaya ou Shizuo. Car dans Durarara, on suit ce qui se cache derrière un quartier d’apparence banale, ce que le quotidien ne voit pas ou ne montre pas. Si l’oeuvre n’est pas un tranche de vie, c’est exclusivement parce qu’elle ne couvre pas une vie quotidienne mais un ensemble de péripéties.

Une esthétique du quotidien

Si le tranche de vie en lui-même se caractérise au travers de sa narration, il possède d’autres particularités qui, sans lui être strictement propres, reviennent régulièrement et notamment dans les ténors du genre. L’une d’entre elles est le travail porté sur l’ambiance.

Elle passe par plusieurs éléments. L’animation et la soundtrack d’un tranche de vie sont généralement délaissés, en témoigne la triste saison 2 de Hello ! Kiniro Mosaic ou même Working!!. Et pourtant ce sont des éléments quasiment centraux dans la réalisation d’un tranche de vie. Si Silver Spoon fut aussi fade en anime par rapport au manga, c’est en partie faute à son animation trop peu travaillée. À coté, le manga propose une ambiance relativement bien maitrisée au travers de ses cases mettant en place le « décor » de chaque situation. Mettre en place une ambiance passe non seulement par des décors mais aussi par l’usage de bruitages, fonds sonores permettant de crédibiliser la scène. Il y a presque une véritable esthétique du quotidien opérant au coeur du genre.

Et le studio Kyoto Animation est passé maitre dans cet art du quotidien. L’un des meilleurs exemples étant K-ON! où l’effort porté fut exceptionnel. Le soin apporté aux décors, la lumière, les mouvements des personnages, tout était là pour plonge le spectateur dans l’ambiance lycéenne de la série. Evidemment, cette qualité est désormais monnaie courante pour le studio qui a encore repoussé ses limites avec le magnifique Hibike! Euphonium dont la beauté n’est pas à démontrer. C’est également l’un des éléments de réussite d’Oregairu Zoku, passant entre les mains de Feel qui lui ont fait bénéficier d’une qualité toute nouvelle en terme d’ambiance. Des décors bien plus élaborés et colorés que lors de la précédente saison avec un visuel tendant vers le réalisme ont aidé la série à crédibiliser son histoire.
Dans le même domaine, impossible de ne pas citer Non Non Biyori, véritable maitre en terme de décors. Leur qualité a déjà pu être évoquéef ici ou . Regarder un épisode de l’oeuvre nous donne réellement l’impression d’être à la campagne. La soundtrack de la série n’est pas en reste d’ailleurs. Ses thèmes, calmes pour la plupart, possèdent tous ce petit coté enfantin qui va si bien à l’anime. Grâce à eux, l’ambiance est idéalement posée à tout instant.

Mais le rôle de la soundtrack dans les tranches de vie ne se résume pas à des thèmes calmes. K-ON! ou Hibike! Euphonium (pour ne citer qu’eux) usent allègrement de la musique mais pas seulement en terme d’ambiance. L’usage qu’ils en font lors des scènes de concerts (ou de concours pour le second) subliment l’ensemble de la série. La soundtrack d’un tranche de vie, c’est aussi et surtout le moyen de charger en émotion des scènes clés. Que ce soit le dernier concert dans K-ON! en poussant au maximum la chanson emblématique de la série ou une oeuvre comme Anohana usant d’un thème récurrent (Secret Base) et de diverses manières. Il faut également noter les nombreux bruitages (cigales, bruits urbains…) présents dans de nombreuses scènes et vous obtenez, avec un formidable visuel, une ambiance parfaite.

Travailler l’ambiance d’un tranche de vie n’est pas à négliger. D’autant plus quand l’oeuvre ne comporte pas ou peu d’intrigue. Et surtout, il est bien plus simple de donner illusion au spectateur d’être à la campagne ou au lycée que de se battre avec des gundams dans l’espace.

Tranche de vie n’est pas ennui

La vie de Yugo Hachiken est loin d’être palpitante. Fraîchement lycéen, il va découvrir la vie au du lycée agricole Ohézo. Il est doué dans les études et ne connait pas de problèmes d’argent. Seule ombre au tableau : la relation compliquée qu’il entretient avec sa famille. Enfin, il n’a strictement pas la moindre idée de son avenir professionnel, ignorant totalement ce qu’il pourrait bien faire.

Quel ennui semble constituer ce pauvre Yugo ! Et il est pourtant le personnage principal de Silver Spoon. Mais par quel maléfice un être aussi banal et indécis peut constituer un héros crédible ? La réponse tient en deux mots : Arakawa et la magie. Dans Silver Spoon, l’histoire ne tourne pas uniquement autour de Yugo. Au contraire, elle fait largement usage de sa palette extrêmement riche de personnages pour mettre en lumière Yugo. C’est d’ailleurs là que le talent d’Arakawa se fait sentir, elle qui savait si bien caractériser ses personnages dans Fullmetal Alchemist.

Plus important, dans Silver Spoon l’ennui n’est jamais de mise. Et l’oeuvre met idéalement en lumière l’aptitude presque magique des tranches de vie à sublimer une histoire d’apparence banale. Silver Spoon s’intéresse aux divers problèmes que rencontrent ses personnages. Ils sont multiples (question de l’orientation, histoire de dettes, trouver un emploi, réussir à aller à l’université…) et extrêmement pertinents pour le public cible (les jeunes adolescents). Au fil de l’histoire, le quotidien de Yugo et des autres personnages permettra de mettre en lumière leurs joies et leurs peines. Et c’est là tout le travail d’un tranche de vie : transformer une vie banale en une histoire interessante, avec ses enjeux et sa morale.

L’art de sublimer le quotidien est l’essence même d’un tranche de vie. Quand il est bien écrit, l’ennui y est impossible. L’effet que le genre a sur le spectateur est comparable à l’évolution de Kyon dans La Mélancolie d’Haruhi Suzumiya. Au début de la série, Kyon décrit sa vie et notre monde comme ennuyeux, reconnaissant pleinement la dure banalité de ce monde. Son avis évoluera grandement au cours de la série, une fois mis en contact avec son antonyme idéal : Haruhi Suzumiya. La demoiselle s’ennuie elle aussi fortement dans notre monde mais continue sa quête de joyeusetés surnaturelles.

Et leur évolution est similaire à l’effet qu’ont les tranches de vie sur le spectateur. Le quotidien d’Haruhi va devenir passionnant grâce à la présence de Kyon. Elle aura beau côtoyer – sans le savoir – espers, aliens et autres voyageurs temporels, c’est bien la présence du banal Kyon qui la ravira le plus.

Et il en va de même pour Kyon. Sa rencontre avec Haruhi va lui faire découvrir ce qu’il y a d’amusant et d’excitant dans sa vie qu’il trouvait auparavant tellement maussade. De la même manière qu’un tranche de vie arrive à rendre pour beau la vie quotidienne auprès des spectateurs, Haruhi a rendu beau celui de Kyon. Ce n’est pas tant le surnaturel qui rendra leur quotidien plus amusant, mais ce quotidien en lui-même, le fait de le rendre soi-même plus amusant. Enfin, l’oeuvre qu’est La Mélancolie d’Haruhi Suzumiya est telle qu’il est dur de simplement la résumer une telle lecture. Mais ce désir de rendre merveilleux leur quotidien est tout de même bien réel.

Conclusion – Le mythe du quotidien

Il est fascinant de voir comment au travers des banalités, le genre tranche de vie arrive à créer des histoires fortes en émotions ou des comédies hilarantes.

De multiples ingrédients sont nécessaires pour que la magie opère. Sans nécessité une animation exceptionnelle, un travail conséquent sur l’ambiance aide énormément l’œuvre à se crédibiliser et à gagner en impact. La diversité de ses personnages ou la manière dont ils sont utilisés est également capitale. Généralement, plus que l’histoire en elle-même, ce sont les personnages qui importeront le plus. Et surtout, il doit réussir à rendre ce quotidien palpitant ou au minimum intéressant à suivre.
Et en sachant tout cela, pouvons-nous donc dire clairement ce qu’est un tranche de vie ? Est-ce uniquement un modèle narratif basé sur la vie quotidienne de ses personnages ? Oui mais pas seulement. Un genre où l’ambiance prône plus que chez les autres ? Pas exactement, de nombreux Space opera comme Cowboy Bebop savent parfaitement poser leur ambiance. Non, l’élément purement central, ce qui rend le tranche de vie unique et le différencie des autres genres se trouve autre part. C’est l’occasion de raconter des histoires plus proches de nous, plus proches de notre vie. Il est plus aisé de se reconnaître en Yugo de Silver Spoon plutôt que dans Luffy de One Piece. Encore une fois, il s’agit pour le genre de sublimer le quotidien, la banalité. Dans les comédies, l’humour sera une manière d’amuser sur ce qui paraît soit anecdotique soit ordinaire. Dans Danshi Koukousei no Nichijou, cette routine est même retournée dans tous les sens. Et quand il s’agit de drames, le genre se transcende. Les histoires d’un Silver Spoon ou d’un A Silent Voice nous touchent d’autant plus qu’elles sont proches de nous.

Un tranche de vie, c’est cet ensemble de caractéristiques et cette manière de raconter le quotidien. Et ainsi réussir à rendre le banal intéressant, le normal intriguant. Ainsi, et c’est sans doute ce qu’il y a de plus formidable avec le tranche de vie, il peut se créer une multitude d’histoires. Notre propre vie pourrait elle-même être l’histoire d’un tranche de vie. De cette manière, le genre va chercher des histoires là où elles semblent absentes.


  1. Tranche de vie dont le but est de sublimer le quotidien au travers d’une ambiance généralement calme, détendue. 


6 réponses à “Les tranches de vie – Chiant, le quotidien ?”

  1. C’est salauw de sortir la scène de cerf de Nichijou, ça doit être ma scène favori de la série ><.
    Niveau ambiance, narration, personnage et musique Hyouka est un très bon tranche de vie mais je n’en dirai pas plus : je ne suis pas très objectif. Je serais capable de passer sur chaque article pour dire du bien de Hyouka d’une manière ou d’une autre. Désolé.

    Joli article, assez complet. Les séries que tu nommes sont la plupart assez récentes mais on a quand même un assez bon panorama. C’est vrai que la tranche de vie c’est souvent la “sublimation du quotidien”, je soutiens mais que dire de Watamote e_e ? A l’inverse je suis pas sur que ce soit correct de parler de “tranche de vie inversée” pour Durarara même si je suis plutôt d’accord avec le paragraphe ou tu en parles.

    Est-ce que tu connais Ikkoku Meiro no Croisée ? Si oui, pourrais-tu le considérer comme un tranche de vie ? Et sinon, de manière général, considères-tu qu’il peut y avoir du tranche de vie dans du fantastique ?

    PS : Je viens de tilter qu’il y a une image de Hyouka. Cet article est donc excellent e_e.

    1. Merci de ton commentaire ! Par “sublimation du quotidien”, je parle davantage de la manière dont les tranches de vie rendent le quotidien intéressant, pas nécessairement magnifique. La saison 2 de Clannad est toute sauf joyeuse par exemple. J’ai un peu exagérer pour Durarara en le montrant comme tranche de vie inversé mais c’était pour bien mettre en avant que, malgré l’apparence quotidienne de la série, l’on n’est pas du tout dans un tranche de vie.

      Non je ne connais pas cette série mais d’apparence, elle semble bel et bien être un tranche de vie. J’avais essayé de trouver des SoL fantastiques pour cet article mais je n’en connais aucun et je n’ai pas réussi à en trouver. 🙁 Par contre, sauf preuve du contraire, je pense que c’est totalement possible d’avoir un SoL de ce type, tant qu’il se concentre sur le quotidien des personnages. Même si du coup ça rend l’exercice extrêmement compliqué car il faudrait penser un univers jusqu’à réfléchir à son quotidien. Et introduire du fantastique dans notre quotidien (à la manière de Nyaruko par exemple) nous fait sortir du genre SoL. Cela a beau semblé possible, l’introduction d’un quotidien fantastique ne sortirait pas d’office du tranche de vie ? (je mets cette question de coté pour un futur article tiens)

  2. Bonjour, Superbe article!
    Je suis impressionné, et un peu déçu de ne pas avoir vu Kimi to Boku ou Sket Dance qui sont l’une des premières séries qui me viennent à l’esprit quand on parle de tranche de vie. Pour moi Danshi koukousei no nichijou ce n’était pas un tranche de vie parce que ça ressemble vraiment à une suite de sketch. Cet article a donc changé un peu ma vision des choses. Merci bien.

  3. Mmmh… Je pense que le genre “tranches de vie” n’est pas un genre absolu, dans le sens où un anime (ou manga, série, ou n’importe quoi d’autre) peut être tranches de vie, fantastique, et même surnaturel. C’est au final une appellation vraiment vide de sens !
    Car par exemple, c’est la même chose avec “science-fiction”. La Science-fiction, ça peut autant être la conquête de l’espace que des robots dans un monde futuriste ou des voyageurs dans le temps. Ca veut au final tout dire et rien dire.

    J’ai volontairement pris le genre science-fiction en exemple car il s’agit, je pense, de l’opposé direct aux tranches de vie, même si les deux peuvent se mélanger (un des meilleurs récents exemples dans la sphère anime étant sûrement Kyoukai no Kanata, pour reprendre un chef d’oeuvre du maître du slice of life qu’est KyoAni !).
    Du coup, le terme de “banalité” n’est pas absolu non plus : tous les slice of life ne parlent pas d’un quotidien banal, mais parfois extraordinaire, et ça reste du tranches de vie. Le fait de venir chercher des histoires là où il n’y en a pas, en effet c’est la majorité du genre (surtout dans le moe et le harem), mais ce n’est pas forcément vrai : notamment quand ça tourne autour du dramatique, il y a déjà une histoire. Aussi, de manière générale, peu importe le genre, l’ambiance et les personnages sont primordiaux.

    Tout ça pour dire que je comprends le propos de ton article mais je ne vois pas où tu veux en venir pour autant ! J’ai un peu envie de dire “oui, et ?” car ça me paraît évident. Qu’est-ce que tu voulais dire, au final ?

    1. Merci de ton excellent commentaire ! 🙂

      Avant tout, pour la préparation de cet article justement, j’avais fait des recherches sur quels animes étaient catégorisés comme “Tranche de vie”. Le but était alors de “définir” au mieux le genre, de voir ses limites etc. Malheureusement, je n’ai pas trouvé de référence arbitraire, MyAnimeList étant communautaire et Wikipédia (en) plus que limité… N’empêche qu’un élément ressortait particulièrement dans chaque anime SoL : l’histoire tournait toujours autour de leur quotidien. De cette manière, Kyoukai no Kanata n’en est pas un. L’histoire ne tourne pas autour de leur quotidien mais davantage sur la poursuite de de créatures surnaturelles ponctuée de gros événements. À l’opposé, on a Clannad qui suit strictement ses personnages dans leur quotidien. Ils vont à l’école, se font des amis, font des trucs, s’amusent et rigolent, pleurent et se disputent. C’est un quotidien on ne peut plus normal.
      La subtilité – et je l’ai apparemment assez mal exprimée voire pas du tout dans mon article – c’est qu’un tranche de vie tourne autour du quotidien de ses personnages. Ainsi, un Non Non Biyori va chercher à raconter des véritables péripéties autour de la vie barbante de quelques gamines random à la campagne. Ou comme au-dessus Clannad qui va chercher un véritable drame dans le quotidien d’un jeune adulte japonais. La SoL ne va pas chercher des histoires là où il n’y en a pas, il va au contraire montrer celles que l’on ne voit pas toujours. D’où le terme “sublimer” que je reprends plusieurs fois. Il y a toujours une histoire à raconter. Raconter que Toto est allé à la boulangerie et qu’il a oublié de prendre la monnaie est une histoire.
      Le talent d’un SoL est – pour moi – de justement faire ressortir une histoire d’un truc aussi barbant que des gamines à la campagne ou de narrer l’incroyable drame d’un jeune adulte japonais lambda. D’ailleurs, dans le cas du drame, c’est l’aptitude à aller chercher une histoire dramatique dans le quotidien que je trouve formidable. Cette impression qu’au final “notre vie à tout en chacun est une histoire à raconter” est pour moi formidable. Enfin, j’ai pensé cet article comme un premier numéro car il me semble évident que je n’arriverai pas à dire tout en un seul article. Et puis c’était surtout pour lancer cette catégorie de “dossiers” (nom tellement nul) et je souhaitais me lancer sur un terrain que je connais énormément.

      Pour répondre au début de ton commentaire, la question des genres en japanim/manga (et pour tout en fait) est assez importante. Je prévois d’y consacrer un ou plusieurs articles à l’avenir, en 2016 je l’espère. Parce que comme tu le dis, tranche de vie ça veut pas dire grand chose. C’est fou à quel point deux manga d’action peuvent n’avoir rien en commun. Alors à quoi ça sert un genre ? Hormis d’être un tag MyAnimeList pour avoir une très légère idée des codes auxquels on aura affaire ? Simples exemples : en action on trouve Cowboy Bebop et One Piece, en tranche de vie Non Non Biyori et Bonne Nuit Punpun. À quoi bon genre des oeuvres si au final cela ne les réunit pas ? Tant de questions (ohlala) auxquelles je cherche réponses (dis ainsi c’est stylé) et auxquelles j’apporterai réponses (mon point de vue quoi) un jour (en 2016).

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