Amanko

Il est plaisant de voir de nouveaux éditeurs se mettre au yuri tant le secteur reste maigre en volume de sorties, et avec une concentration parfois inquiétante (Meian représentant la grande majorité de celles-ci. L’arrivée de She Wasn’t a Guy chez Mangetsu fait donc partie des bonnes nouvelles de l’année à ce niveau.

Le titre fait partie de ces success story d’internet, Sumiko Arai publiant son manga chaque semaine sur Twitter (elle est également active sur Instagram), au rythme de 4 pages (le nombre maximum d’images par tweet). Simple et concis, son récit lycéen sur une gyaru fan de rock développant un crush sur le disquaire du coin va se démarquer sur deux points.

Son twist, tout d’abord, puisque l’on découvre très rapidement que le séduisant disquaire sur lequel Aya (la gyaru) craque n’est autre que sa voisine de classe, la discrète Koga. Ce double-jeu involontaire conduit le manga à aborder le rapport aux autres et à soi-même de ses personnages par leur identité. Leur passion commune pour le rock joue aussi pour beaucoup, chacune la vivant jusque là à leur manière en solitaire et vont alors découvrir le plaisir de la partager avec une personne qui leur est chère.

L’autre point est évidemment le dessin éblouissant de charisme de Sumiko Arai. Son chara design, particulièrement classe, prend joliment vie avec des postures et expressions toujours très vivaces. C’est un des gimmicks du titre (montré une Koga particulièrement cool face à Aya), mais même au-delà, une forte prestance se dégage de chaque page. Il y aussi ce vert électrique habillant le manga (et son édition papier) qui représente désormais une grande partie de l’identité visuelle du titre.

Voilà un titre qui régale autant les yeux qu’il réconforte le cœur avec la possibilité de séduire au-delà des seuls amateurs de yuri. Ce qui semble déjà bien parti, vu la popularité du titre en France et des retours qui ont pu être fait ici comme ailleurs. Bravo les copines du rock !