Le mythique stratège chinois Koumei se retrouve réincarné à notre époque, en plein cœur de Shibuya. C’est dans le contexte festif et nocturne du quartier qu’il fera la rencontre d’Eiko, jeune chanteuse amateure qui essaye désespérément de vivre de la chanson. Bouleversée par sa voix, Koumei se fixe un nouvel objectif : aider Eiko à devenir une chanteuse mondialement, capable d’apporter la paix par la musique !
Au sein d’une saison de printemps magnifiquement remplie en comédies de qualité (la saison 3 de Kaguya-sama, la seconde Machikado Mazoku, Spy x Family…), il était assez difficile de se démarquer du lot. Paripi Koumei, ou Ya Boy Kongming! dans son titre anglais, y est pourtant parvenu par son extravagance et sa sincérité. L’implication de Koumei par son plot de réincarnation historique qui débarque littéralement dans le Shibuya moderne est amusant de prime abord, mais c’est surtout comment sa vision de tacticien sera utilisée dans le monde de la musique qui détonne le plus. Le personnage passe tantôt pour un excentrique des 3 Royaumes à un stratège totalement inconscient tant ses plans paraissent opaques. Là-dessus, j’ai eu droit à un de mes petits kinks d’écriture avec le coup du « perso trop intelligent qui a tout prévu mais on le comprend qu’au dernier moment » qui te font dire après coup « iléfor ». Au-delà, il faut reconnaitre que la série manque peut-être d’ambition sur sa dimension stratégique : il n’y a jamais de réelles difficultés et Koumei a toujours le coup d’avance qu’il faut, on n’est jamais surpris à ce niveau.
Ce n’est pas bien grave, le cœur de l’histoire se situant davantage du côté d’Eiko et de son évolution dans le monde de la musique. Jeune passionnée de musique et chanteuse à la voix divine, elle ne parvient pourtant pas à faire décoller sa carrière. Si la situation se débloquera après sa rencontre avec Koumei, c’est tout de même le talent et la passion de la jeune fille qui seront la clé. Surtout que la série a eu le bon gout de donner à Eiko une véritable voix d’exception avec la chanteuse 96Neko qui propose une prestation particulièrement satisfaisante, quand c’est l’adorable Kaede Hondo qui incarne le personnage le reste du temps. Les séquences musicales sont de fait assez plaisantes, avec des concerts enivrants et des passages plus modestes mais tout aussi harmonieux. La série nous plonge assez brillamment dans le monde de la musique, en particulier par la vie nocturne de Shibuya, ses bars et ses rues remplies de monde. À ce niveau, j’ai particulièrement aimé la seconde moitié de la série et l’amitié naissante entre Eiko et Nanami, une autre passionnée de musique. L’accent mis sur la passion est très satisfaisant tant il est sincère mais conscient de ses implications. Toute la quête d’Eiko pour trouver « sa » voix est ainsi bien touchante, comme les difficultés qu’il peut y avoir à vouloir faire carrière dans sa passion, les déceptions et angoisses que cela peut apporter. Paripi Koumei offre une charmante palette de jeunes passionnés aux tourments divers mais dont l’exploration peut résonner avec quiconque a déjà cherché à s’investir dans une passion. C’est d’autant plus attrayant que la série profite d’une production des plus charmantes, où les jeux de couleurs et de lumière nous plongent dans la vie nocturne et trépignante dans laquelle évoluent les personnages. Très fan aussi des bouilles d’Eiko et de son parka multicolore, rien à redire sur le flow que ça lui apporte.
Tout un tas de raisons qui rendent d’autant plus dommageable l’absence de la série sur le line-up des éditeurs français lors de sa diffusion. Il serait toutefois encore plus regrettable de passer à côté de cette petite pépite pour passionnés qui au travers de son postulat incongru propose une histoire sincère et touchante.
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