La haine nous rend lucide. Et c’est pour cette raison que j’aime la haine. Avoir la haine, la vraie, permet d’ouvrir les yeux et d’avoir un véritable regard sur notre monde. La haine protège de tout, rend les faibles puissants, préserve le coeur des hommes. Haïr, c’est se libérer de toute prison, de toutes les chaines qui oppressent notre âme. Pouvoir haïr, c’est pouvoir réellement vivre.

Haïr protège notamment de la déception. Nous n’attendrons plus rien d’un monde dont nous attendions trop. Nous savons ce qu’il peut faire, et ce qu’il ne peut pas faire. La seconde liste est bien plus longue. Haïr, c’est évidemment rejeter les gens, et ainsi s’éviter bien des étapes des relations sociales inadaptées de l’être humain. Ne compter uniquement sur soi-même est la devise de la haine, ou devrait au moins l’être. Ainsi par la haine, nous n’espérons plus rien des autres personnes, nous assurant qu’aucune déception ne sera faite dans notre vie.

Haïr c’est éviter de s’embêter avec des bons-sentiments, comme la gentillesse ou l’amour. Jamais le monde ne rendra ces sentiments, mais toujours il en demandera, nous faisant alors payer de plus en plus par notre coeur, dévorant notre âme. La rongeant. Ses sentiments nous font sans cesse faire des efforts inutiles mais acceptés, réfléchis mais illogique.

C’est dans la haine que nous nous apercevons que c’est l’égoïsme et la paresse qui sont maitre de ce monde. Chose qui est invraisemblable pour une personne vivant désormais de haine.

C’est toujours grâce à cette haine que ces personnes peuvent trouver la force de s’en sortir au sein de ce monde, parce que leur haine est semblable aux gens. Mais avec une énorme chose en moins… Ou une autre en plus. Solitude.

Mais cette haine sera la force qui permettra à toutes ces personnes de s’en sortir. La solitude leur donnera la confiance qu’ils n’ont jamais eu. L’aversion envers les gens leur donnera la force de se dresser enfin face à eux, et de ne plus faire passer leurs intérêts avant ses intérêts personnels. En ne comptant que sur eux-mêmes, ils s’éviteront au maximum les mauvais tours que le monde peut leur réserver, tout en se faisant discret. Cette discrétion les dotera alors d’un sens de l’observation grandi, pouvant observer le moindre détail du monde qui l’entoure, préparant alors de minutieux stratagèmes afin d’en tirer un profit maximal.

Pour y arriver, ces personnes devront cependant abandonner toute notion d’espoir et de confiance. Celles ne sachant faire cela vont alors sombrer dans un entredeux désespérant, noyé de doute et de pessimisme. Un entredeux où on fait encore confiance et où l’on espère encore mais aussi où on a la lucidité de la haine. Cette haine nous permet d’avoir ce véritable regard sur le monde mais nous ne souhaitons pas y sombrer, espérant sans cesse que nous pouvons encore s’en sortir ainsi, fusionnant au sein de ce monde bons sentiments et réussite.

Mais de temps à autre, nous levons tout de même la tête, en nous disant: «Mais quel monde de merde.»

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