J’ai beau râler sur la maigreur de l’offre Yuri en francophonie, je dois reconnaitre que 2024 nous amène de bien belles choses. L’Amour est au Menu est l’une d’entre elles, et je l’attendais tout particulièrement, d’une part pour ses excellents retours, d’autre part parce qu’il semblait contenir beaucoup de choses que j’affectionne.
Et ça se confirme, c’est très bon ! Sa base est toute simple, mettant la cuisine au centre de la rencontre de deux jeunes femmes, Nomoto et Kasuga. L’une adore cuisiner, l’autre adore manger, le reste n’est alors qu’évidence. Leur relation, encore balbutiante dans ce premier volume, s’installe avec douceur tandis qu’elles trouvent chacune du réconfort dans leur fréquentation.
Le contexte adulte du titre est aussi plutôt plaisant dans ce qu’il apporte en cadre de vie comme en tracas pour ses personnages. Ancré dans une réalité consciemment moderne, le titre aborde frontalement la place des femmes dans la société, traite de la misogynie banalisée et n’hésite pas à parler des règles. La caractérisation de ses personnages, en particulier Kasuga qui s’éloigne des figures féminines dominantes, participe à proposer de nouvelles représentations en brisant les stéréotypes et de davantage apprécier nos propres façons de vivre.
Malgré le sérieux de certains sujets, Sakaomi Yuzaki parvient à conserver une certaine légèreté à son récit. Nomoto et Kasuga mènent leur petite vie et construisent peu à peu leur complicité autour de bons petits plats, qui donnent souvent faim (absolument pas un hasard si j’ai mangé un curry de poulet fris la semaine suivant ma lecture). Et pour l’autrice de signer une belle histoire sur des femmes pour les femmes qui sent bon le réconfort et la gourmandise.
Enfin, il est bon d’également saluer l’engagement de Sakaomi Yuzaki en faveur des droits LGBT au Japon, comme ici en célébration du mois des fiertés de 2022. Elle avait également organisé une opération caritative à base de goodies de son manga en 2022, et dont les bénéfices ont été reversés à l’association Mariage For All Japan qui se bat pour la légalisation du mariage homosexuel. Et il est tout aussi appréciable de voir Akata suivre une voie similaire avec l’édition française dont une partie des revenus sera reversée à l’association SOS Homophobie.
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