Dernière saison de 2015, l’automne a ainsi la lourde tâche de conclure l’année. Et cela semblait mal parti, entre les harems scolaires magiques clichés et autre outil marketing. Mais la mi-saison redonnait espoir. Et c’est maintenant l’heure du bilan.
Il est désormais évident que la saison d’automne sera loin d’être en reste de celle de printemps ou d’été. Si les poids (très) lourds y étaient plus nombreux (Food Wars, Charlotte1 ou Durarara x2), cet automne aura connu simultanément One Punch Man, Owarimonogatari et Osomatsu-san. Et ça, c’est énorme.

Visuel – Beautiful Bones et One Punch Man en maitres

Oui, Owarimonogatari avait encore ce fabuleux style propre à la série et à Shaft. Oui, Gochuumon wa Usagi Desu ka?? possédait de très jolis background et des personnages aux traits irréprochables presque en permanence. Mais ceux qui ont régné en terme de visuel cette saison, c’est sans aucun doute Beautiful Bones et One Punch man.
D’un coté, Beautiful Bones possédait une ambiance bluffante. Particulièrement réaliste, avec des décors exceptionnels, l’anime fait un sans-faute la propreté de ses traits. Si certains effets étaient assez tape à l’oeil (notamment celle avec les squelettes au début d’une « énigme »), l’ensemble était assez propre pour fonctionner brillamment. Si l’anime n’avait pas un style aussi marqué qu’un Owarimonagatari, la beauté des décors et sa propreté en font tout de même un élément fort de la saison !

Pour One Punch Man, inutile de dire que la série était attendue. Si le manga est célèbre pour sa manière de jouer avec les codes du nekketsu, il l’est également pour les superbes dessins qu’offre ONE Yūsuke Murata. Le défi était donc de taille pour Madhouse, autant pour offrir un visuel de qualité mais surtout pour tenir sur la durée. Et le studio a plus que brillamment réussi. Les scènes de combat en mettaient pleins les yeux, c’était extrêmement dynamique et l’intensité plus que présente. En terme de détails, si l’anime ne rivalisait (logiquement) pas avec le manga, on nous a tout de même proposer de sacrés scènes. Et le meilleur, ce fut l’endurance du studio. En réunissant une équipe de durs à cuire, One Punch Man réussit à être excellent tout le long de la saison. Et offrant un épisode final splendide. Merci et vraiment bien joué Madhouse.

Opening / Ending – Shaft mène la danse et Gochiusa exploite ses moe girls

En opening, Shaft a – comme à son habitude – proposé un travail de qualité. Travail que l’on retrouve dans trois opening différents pour les deux arcs d’Owarimonogatari. Les trois sont dotés d’une animation hypnotisante jouant avec des formes géométriques ou des illusions d’optique. Niveau musique surtout c’est excellent, en particulier pour le troisième, dédié à Shinobu. De fabuleuses expériences musicales et visuelles dont Shaft démontre encore et toujours une parfaite maîtrise.

Niveau ending, c’est Gochuumon wa Usagi Desu ka?? qui l’emporte grâce au moe.
Plus sérieusement, s’il n’est peut-être pas le meilleur (celui d’Hidan no Aria AA est étonnamment agréable), il n’en est pas moins très bon. L’animation y est très bonne, que ce soit pour les décors ou l’utilisation de la 3D. Et la musique est agréable, entraînante et dans la continuité des épisodes, c’est-à-dire propice à la détente. C’est donc un ending visuelle très beau et particulièrement bien trouvé pour une série qui arrive tout de même à presque égaler Non Non Biyori !

Le pire des personnages – Plus de Senjougahara, moins de yandere

Hidan no Aria AA doit son échec à son trop plein de yuri. Mais sa yandere officielle, Shino Sasaki, était incroyablement insupportable. Plus que folle, elle était surtout incroyablement stupide en cherchant à tuer dès l’épisode 2 la pauvre Akari, pauvre cible de son amour. Le reste du casting n’est pas mieux, que ce soit la débile Urara Takachiho dont les idées pour se rapprocher harceler sexuellement une Akari réellement malchanceuse. La liste est encore longue, au point de regretter l’ancien casting (qui apparait par moments en mode « koukou on é là mdr »).
Et Senjougahara parce qu’on l’a pas assez vue dans Owarimonogatari. Seulement deux scènes c’est trop peu. Et ça sera toujours trop peu.

Le meilleur des personnages – Araragi par habitude, Akarin la sauveuse et Calvary le surprenant and co

En tête de ligne on retrouve avec évidence Araragi qui, n’en déplaise à certains, brille de charisme comme à son habitude. Une excellence pas inédite mais toujours aussi efficace, surtout dans cette saison qui l’a fortement développé avec un premier arc des plus intéressants.
Dans une moindre mesure, la petite Akari se doit d’être saluée. Jusqu’à maintenant mise à l’écart pour un gag un peu trop long, cette saison 3 fut l’occasion à la brave de briller par un impact retrouvé. Ses apparitions apportaient toujours joie et bonheur à une saison 3 un peu trop morose par instants. Et elle s’est découvert un incroyable duo insoupçonné avec Chinatsu.
En duo on peut également noter celui de Gochuumon wa Usagi Desu ka?? avec Rize Tedeza et Sharo Kirima. S’il répond au cliché d’une attirance d’un personnage féminin caractérisé comme « faible » (Sharo) qui éprouve une certaine attirance envers un autre, caractérisé comme « fort » (Rize). Un peu comme Aya et Yuko dans Kiniro Mosaic. SAUF QUE dans Gochiusa la relation est écrite de manière bien plus subtile et bien moins à sens unique. Au final, c’est bien Sharo qui a le plus apporté à ce duo. Et leur relation est bien loin d’être un stupide pseudo-yuri chevaleresque. Une des nombreuses qualité d’écriture dont est doté Gochiusa.
Enfin, et en plus important, les personnages de Rakudai Kishi no Cavalry ont brillé avec surprise. Loin d’être les stéréotypes sur pattes annoncés, ils ont su se développer de manière plus qu’intéressante au sein d’un anime dont la réalisation n’était pas en reste. Le duo Hikki x Stella fut très sympathique, s’assumant très rapidement dans le scénario et utilisant même la thématique harem à son avantage. Et même la imouto, Shizuku Kurogane, a su tourner son cliché de saison dans une thématique d’amour familial des plus intéressantes. Bref, si Rakudai Kishi no Cavalry ne possède pas le meilleur casting au monde, ses personnages sont suffisamment bien écrits pour être appréciés.
Et Senjougahara. Car même avec deux scènes elle arrive encore à appuyer son charisme infini. Et parce que Senjougahara quoi.

Verdict

Hidan no Aria AA : Un miracle. Car pour faire pire que la première saison, il fallait vraiment y aller. Le yuri constant de la série était insupportable, surtout en étant décliné à toutes les sauces. Les « fangirl » d’Akari étaient toutes deux extrêmement stupides – en plus d’être d’incroyables psychopathes. Dommage, car avec un final un peu cool – enfin pas le dernier « méchant » qui était le pire méchant de l’année – et un ton légèrement plus sérieux et respectueux, l’anime aurait pu bien mieux passer.

Beautiful Bones : Très très bon, un anime très solide du début à la fin. Avec une animation de très très bonne qualité, la série fut l’un des meilleurs divertissement de la saison. Quelques regrets par contre avec l’histoire à laquelle il manque une légère folie qui la lancerait pleinement. Cela devrait certainement arriver dans une saison 2. Si elle arrive, en espérant que l’anime n’ait pas servi de simple pub pour le LN.

Yuru Yuri San☆Hai! : L’impression que c’était bien plus mou qu’avant est restée. Un peu dommage donc, avec l’animation au rabais – mais ce n’est pas nouveau. D’un autre coté, Akari et Chinatsu ont largement porté l’anime à elles deux. Chacune de leurs apparitions étaient un véritable plaisir. Et la fin de la saison était franchement interessante. Un peu déçu mais c’était véritablement agréable de retrouver les différents personnages.

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Komori-san Can’t Decline! : Sincèrement déçu par l’anime. Tristement vide, un début développement n’a pas réussi à réellement s’installer, faute de temps. Certes, l’anime était basé sur un yonkoma, mais il aurait mérité des épisodes un peu plus long à la manière d’un Wakaba Girl. À la place on a eu un short trop « court » et pas réellement drôle. Dommage.

Gochuumon wa Usagi Desu ka?? : Excellent tranche de vie doublé de moe, il sait se démarquer grâce à une certaine malice dans son écriture. Si les personnages et l’ambiance y est bon enfant, on a tout de même droit à quelques scènes intéressantes en terme d’émotions et de développement. Après, la série fait largement le travail en ce qui concerne la comédie. Chaque épisode est hilarant, les seiyuu géniales et les différentes mimiques des personnages particulièrement efficaces. Et visuellement, Gochuumon wa Usagi Desu ka?? est une particulièrement beau. Ainsi, l’anime se rapproche davantage d’un Non Non Biyori que d’un Kiniro Mosaic en terme d’écriture et d’animation. Une très bonne comédie moe parfaite pour se détendre 25 minutes !

Kagewani : Sans doute le meilleur short de la saison. Son ambiance sombre jouant davantage sur la tension que sur l’horreur était particulièrement efficace. À quelques différences, chaque épisode possédait une même structure narrative (des gens font des trucs puis AGROU MONSTRE MÉCHANT BOUH) avec une finalité différente (gentils gens vivent méchants gens meurent). Simple mais cela permettait au spectateur de s’interroger sur qui allait survivre. Enfin, le final était satisfaisant mais avec quelques réserves. La fin est ni assez triste pour être dramatique mais ne conclue pas suffisamment l’histoire pour satisfaire. Encore dommage mais l’expérience Kagewani fut tout de même très agréable !

Osomatsu-san : Excellente comédie. Chaque épisode est, à la manière d’un Space Dandy ou d’un Panty & Stocking. Mais la manière de voir l’anime critiquer de multiples thèmes comme la société japonaise voire l’industrie même de la japanim (!!!) avec justesse et subtilité était exceptionnel. Surtout qu’à coté l’anime est particulièrement drôle avec ses multiples personnages. Osomatsu-san c’est affreusement génial et on repart pour 12 épisodes cet hiver. Et bah tant mieux.

Chilvalry of the Failed Knight : Le seul de la Sainte Triade du harem cliché que j’ai suivi. Et wow, quelle surprise. Mettons les choses au clair de suite : l’anime est loin d’être aussi mauvais que le début semblait l’indiquer. Comme dit plus haut, les personnages ont su incroyablement bien détourner leurs clichés initiaux. Le harem ou la imouto siscon sont ainsi devenus des éléments réels et concrets de l’histoire et abordés de manière pertinente. La réalisation des trois derniers épisodes était tout simplement incroyable, malgré quelques erreurs. Le combat entre Shizuku et la présidente du conseil des élèves était très bien écrit et la mise en scène des épisodes 11 et 12 rompait avec l’ambiance colorée de la série. Ce n’est pas l’anime de l’année, loin de là, mais il y a une véritable passion et bienveillance qui en ressort. Et ce sont des qualités louables qui font extrêmement plaisir. Surtout dans un contexte d’adaptations de LN clichés et sans-âme.

One Punch Man : L’anime était très attendu. L’anime avait très bien commencé. L’anime avait très bien continué. L’anime s’est très bien terminé. Dur de trouver des défauts à One Punch Man tant il a connu une adaptation de qualité. J’ai déjà parlé plus haut de l’animation exceptionnelle – autant visuellement qu’en terme de régularité – et il faut le dire : Madhouse a réalisé un travail exceptionnel pour donner à One Punch Man le niveau d’animation qu’il mérite. L’écriture de la série est véritablement géniale entre ses personnages totalement fous ou sa manière de se jouer des codes du nekketsu et des super-héros. Seul bémol, le manque de développement à l’intrigue principale. Inévitable au vu la longueur de la série (12 épisodes seulement), cela n’est pas pour autant un véritable drame. La série s’est parfaitement introduite le temps d’une saison et nous a régalée à chaque épisode. One Punch Man était tout simplement dévastateur et se retrouve sans soucis dans les meilleurs animes de l’année.

Source

Owarimonogatari : Pas grand chose à dire sur cette saison. Au final, elle est très semblable aux précédentes. L’animation de Shaft marche toujours aussi bien, les personnages et leurs dialogues sont toujours aussi bien écrits (Kanbaru survolant cet exercice) et l’histoire continuant peu à peu d’évoluer. On appréciera fortement les éléments que l’on aura appris sur Araragi dans l’arc Sodachi Riddle et Lost. De cette manière, cette saison se rapproche des meilleurs (Second Season, Bakemonogatari).

Endcard episode 12

Premier regard vers la suite

Avec les premiers teaser des animes qui commencent à arriver et selon les informations disponibles, il est possible de tirer un première (très) léger portrait de la saison d’hiver 2016. Si la saison finale de Durarara x2, Ketsu, s’impose comme une valeur sûre et évidente, il ne faut pas oublier la seconde saison du très bon Gate qui lancera véritablement l’histoire de la série. Dans les adaptations, j’attends beaucoup Dagashi Kashi qui pourrait être un excellent tranche de vie à la manière de Non Non Biyori. Fairy Tail Zero m’intrigue, le spin-off manga ayant été plutôt bon et très agréable à lire. Le nouveau KyoAni, Musaigen no Phantom World, s’annonce assez peu original et surtout pas aussi excellent qu’Hibike Euphonium. Cela dit, Hibike Euphonium était réellement excellent, donc souhaitons au moins quelque chose du niveau d’Amagi Brilliant Park. Haruchika suscite un léger intérêt chez moi mais cela sent plutôt la déception. Enfin, Koukaku no Pandora a l’air d’être très boobs et moe sur 10. Mais bon, pourquoi pas ? On se retrouve en tout cas en mi-Janvier pour la preview des animes de l’hiver, afin de voir ce qui sera bon, ce qui sera nul, ce qui sera surprenant. Bref, ce qui sera à voir !


  1. C’était nul mais l’anime fut tout de même l’un des plus populaire. 


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