Toute histoire, que cela concerne un film ou un livre, possède son propre scénario. Ainsi, ses personnages vont d’un bout à l’autre de l’histoire sans surprise finale puisque tout est dicté par la fin.

Les procédés narratifs auront beau se donner du mal à rendre le tout plus surprenant et moins linéaire dans son idée, il en restera que toute histoire commence à un point A pour terminer à un point B. Il y a bien quelques exceptions qui nous prennent à contre-pied mais ajouter de la pulpe ne suffit pas à rendre le jus plus goûteux.

Les seules histoires qui partent d’un point sans pour autant aller à un simple point B prédéfini sont les histoires réelles. Loin de moi l’envie de faire la critique du concept de scénario. Parlons plutôt du destin. Ce dernier est par ailleurs bien dessiné par ce proverbe Arabe.

“Le destin pose deux doigts sur les yeux de l’homme, deux dans ses oreilles, et le cinquième sur ses lèvres en lui disant : «Tais-toi.»”

Proverbe Arabe

Notons en premier lieu que ce proverbe personnifie le destin, le traitant comme une entité extérieure qui agirait directement à l’encontre de l’homme. Mais que fait ce destin ? Il nous aveugle, nous rend sourd et nous fait taire. Autrement dit, il nous manipule et nous affaiblit dans notre condition d’être vivant. Ainsi conditionnés par le destin, nous perdons toute capacité d’autonomie. Sans voir, nous ne pouvons juger. Sans entendre, nous ne pouvons réagir. Et sans parler, nous ne pouvons nous manifester. Cela revient presque à ne plus exister. Pire, nous sommes semblables à des animaux effrayés qui nous laissons guider aveuglément pour sortir d’un incendie. Et dans un tel état, nous ne sommes qu’une coquille vide, tel un robot, obéissant à des ordres dont nous ne comprenons juste le sens et non la finalité.

Cette idée de destin me rappelle les régimes totalitaire où un homme décide pour tous. Ce système très arbitraire remplace la volonté et la conscience individuelle par la celle d’une seul personne pour la majorité. L’homme devient littéralement un robot suivant ordres et règles de cette personne unique. Il est évident que ce système totalement égoïste ne peut convenir à l’intérêt de chacun. Et pourtant il démontre également que certaines personnes peuvent accepter une telle condition. L’effet de la masse n’aidant pas, chacun se laisse faire, suivant la condition de son voisin. Ce qui donne, à terme, une masse inconsciente qui aura tout accepté dans la simplicité.

Si cette logique et cette façon de faire se perpétue, il deviendrait possible qu’à l’avenir l’homme ne devienne plus qu’un outil servant des intérêts que tous auront oublié. Un homme serait attaché à une tâche prédéfinie et n’aurait plus aucune envie personnelle. Une idée bien pire que celle du destin.

Mais comme je le disais au début, mes histoires réelles, nos histoires, ne partent pas vers un point prédéfini. Ainsi, notre vie n’est pas tracée à l’avance et c’est uniquement nos propres décisions qui peuvent en changer le cours.

Je suis contre l’idée de destin. Même si certains moments dans notre vie nous laisse penser à l’existence d’une entité supérieure édifiant notre vie, ce sont bel et bien nos actes qui décident de la tournure de chaque événement. Nous avons toujours la possibilité de nous rebeller contre un destin qui déciderait pour nous. C’est à nous que revient la décision de su plier ou non. C’est à nous de prendre chaque décision, de faire les compromis nécessaires et surtout de vouloir avancer dans la vie. C’est en refusant une destinée toute faite et sans surprise que l’on devient marionnette du destin.

Refuser le destin c’est également vouloir apprécier l’aléatoire de la vie, avec ses hauts et ses bas. Une aventure constante et imprévisible, un voyage en direct pour l’inconnu, tel est le véritable aspect d’une vie libre, exemptée de toute destinée. C’est en se prenant en main que l’on devient maître de nous-même et de notre destin. Et avec cette liberté gagnée nous pouvons décider de comment vivre. Sans destin, nous sommes libre. Et c’est dans la liberté que nous pouvons vivre au mieux.

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Une réponse à “Proveption #6 – Destin simpliste ou liberté rebelle”

  1. Avatar de rachidks@yahoo.fr
    rachidks@yahoo.fr

    Je fais de la calligraphe arabe à mes heures perdues. J’ai calligraphie cette sagesse arabe sur le destin. J’ai cherché en vain sur des dizaines de pages et de nombreux sites sans trouver une seule explication sur cette sagesse. Heureusement je suis tombé sur ton site tu sais l’expliquer merveilleusement , c’est très clair et l’article est fort intéressant.
    Bonne continuation.

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