Je suis enchainé. Des chaînes noires me compressent. Elles m’étouffent. Je ne sais pas comment j’arrive encore à respirer avec elles. Elles s’enroulent autour de mes poignets, les faisant saigner. Je ne sens plus ni mes mains ni mes jambes. Toute sensation disparaît de mon corps. J’ai juste encore assez assez de conscience pour pouvoir souffrir de ces chaînes.

Puis je l’ai vue. Cette chaîne dorée. Elle flottait dans les airs comme un ange. Mais avec la puissance des démons. Ma tête se leva et je posai mon regard sur elle. J’étais ébloui par tant de beauté. Je me sentais aspirer par elle. Elle était la seule lueur dans mon monde.

Je pouvais l’atteindre si je me balançais vers elle. Grace a une force inconnue, je réussis à exécuter ce mouvement avec mon bassin. Je bougeais un peu. Un peu plus. Puis beaucoup. Je finis par bouger assez pour m’approcher énormément d’elle. Je sentis alors son odeur. Enivrante, mon cœur fit un bond. Je retrouvai mes sensations. Mes sentiments. Mes mains tremblèrent. J’arrêtai les mouvements de bassin, tanguant un moment dans le vide, sidéré. Je regardai de nouveau la chaîne dorée. Oui, elle était bien réelle. Je n’osais y croire.

Que faisait une telle chaîne ici ? Je ne trouverais jamais la réponse. Mais je repris alors mes mouvements de bassins. Les autres chaînes, celles qui sont noires, se resserraient autour de moi, me faisant de plus en plus mal. Mais je fixais cette chaîne dorée, tentant de l’approcher de nouveau. La panique m’envahit alors quand je la vis bouger. Elle montait un peu plus vers le haut. Elle partait. Je ne voulais pas la rater. Je voulais partir avec elle. Je fis alors des mouvements de plus en plus fort, mes jambes bleues bougeaient par je ne sais qu’elle force de la volonté. Je me rapprochais, mais pas assez rapidement. Je ne voulais pas laisser passer cette chaîne dorée. J’intensifiais mes balancements, me rapprochant de plus en plus d’elle. Enfin je fus près d’elle. Après un dernier retour en arrière, je tendis le bras comme je le pouvais. Mais j’étais trop court. Et la chaîne allait disparaître. Alors dans un mouvement de profond désespoir, j’attachai mes chaînes et m’agrippa à ma chaîne dorée. Les chaînes noires m’abandonnèrent, lâchant leurs ricanements grinçant. Je laissai la chaîne dorée s’enrouler autour de moi. Elle redescendait. Nous redescendions. Puis nous sommes tombés, ensemble. J’étais avec la chaîne dorée. Je la tenais dans mes bras. Je regardais mes mains.

La chaîne s’était brisée. Je pleurais.

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